Freycinet National Park

Freycinet National Park

Après un nécessaire détour par une laverie et après avoir acheté le Parks Pass qui, moyennant finance, donne la permission d’accéder aux parcs naturels nationaux de Tasmanie, on est arrivé dans le Freycinet National Park vendredi. J’aurais voulu aller dans les bois aussitôt mais Chris et Lucie ont choisi de commencer par se reposer. On avait eu de la pluie toute la journée (même de la grêle en fin de matinée !) et, avec la nuit qui tombe tôt, ils n’avaient pas envie de s’aventurer sur les sentiers escarpés sans être préparés.

Reviens, c’est pas par là !

Samedi, c’était le grand jour ! De bon matin, on est allé sur un parking désert, face à une plage surplombée d’un magnifique arc-en-ciel. Chris et Lucie y ont pris un petit-déjeuner dans la brume et la bruine. Une fois qu’ils ont eu fait le plein d’énergie (même si ça ne se voyait pas encore…) on est allé sur un autre parking, au point de départ des randonnées balisées. Je m’impatientais pendant qu’ils sortaient manteaux, bonnets et écharpes, mettaient des bouteilles d’eau au fond des sacs, vérifiaient la trousse de secours, emballaient plusieurs en-cas et attendaient le passage d’une averse, réfugiés dans la voiture ! Enfin, ils sont allés s’inscrire sur le registre des randonneurs. Les chemins sont classés par ordre de difficulté :le grade 1 est accessible en fauteuil roulant et le grade 5 nécessite des équipements spéciaux. La randonnée qu’on s’apprêtait à faire est classée en grade 4. Nous voilà partis pour (à priori…) cinq heures à crapahuter dans le parc !

Rencontre avec un bennetts wallaby

C’était magnifique ! On en est revenu (vous en doutiez ?) avec des images, des odeurs et des sensations plein la tête ! Et aussi plein l’appareil photo… Enfin, surtout pour les images ! Je ne vais pas pouvoir vous les montrer toutes mais je vais vous présenter quelques unes de mes préférées. Sur la photo-ci contre, par exemple, on voit le wallaby qui nous a rendu visite pendant la pause goûter. C’est Chris qui l’a remarqué : il l’a vu dans un reflet de ses lunettes ! Il m’étonne, je ne savais pas qu’il pouvait voir ce qu’il se passe dans son dos… Le plus intéressant, avec le wallaby, c’est qu’il ne s’est pas enfui quand il a vu qu’on l’avait remarqué. Après une conversation muette de plusieurs minutes, il est tranquillement reparti dans le bush. Il espérait peut-être récupérer un trognon de pomme mais Chris et Lucie ont scrupuleusement respecté les consignes des rangers : ils ne lui ont rien laissé à manger.

La végétation renait de ses cendres.

On a vu toutes sortes de paysages : des rochers, de la brume et des nuages, des plages, des forêts et des vagues si énormes que Chris et Lucie auraient pu tenir debout dans les rouleaux ! On a entendu beaucoup d’oiseaux en ne les apercevant que fugacement, on a senti des parfums étonnants sans savoir quels arbres, fleurs ou autres végétaux les créaient et on a passé tout un tas de détours de sentiers en se demandant ce qui se trouvait plus loin. Des petites herbes colorées aux énormes troncs d’arbres en passant par le superbe lichen corail gorgé de l’averse qui venait de nous tomber sur la tête, on n’avait que l’embarras du choix pour porter notre regard.

Surpris par un grass tree

En fin de circuit, on s’est soudainement, trouvé nez-à-nez avec un arbre plus que surprenant. Un grass tree (littéralement «arbre herbe») semblait nous guetter en riant. D’après les panneaux, ces arbres seraient parmi les plus vieux de la forêt et pourraient ne grandir que de 1mm en une année… Il y avait tant de choses à découvrir qu’on a un peu trop pris notre temps, surtout sur les derniers kilomètres, et qu’on sentait la lumière du jour qui commençait déjà à décliner doucement. On a très certainement manqué des dizaines et des dizaines de choses très intéressantes mais on est très heureux de toutes celles qu’on a remarquées.

Dès qu’on a eu fini la randonnée (et que Chris et Lucie ont signé le registre pour indiquer qu’ils étaient revenus…) on est allé en faire une autre, beaucoup plus courte et plus facile (600m, grade1). On espérait profiter d’un point de vue sur le parc malgré la pluie mais on était un peu trop optimiste. A part quelques silhouettes d’îles et, au loin, la base d’un épais arc-en-ciel, on n’y voyait vraiment pas grand chose… Le lendemain, Chris et Lucie ont pris leur petit-déjeuner sur la même plage, avec plus de soleil mais toujours de la bruine et pas d’arc-en-ciel, puis on est retourné au point de vue. C’était époustouflant ! Des panneaux indiquaient qu’on voyait parfois des dauphins et baleines mais on a eu beau écarquiller les yeux, on n’en a pas vu. En revanche, on a pu admirer la forêt, les rochers, la mer… Et un très grand arc-en-ciel qui finissait sa courbe tout près de nous !

Freycinet National Park