Hobart

Posté par le 10 mai 2013 (du 24/04/2013 au 01/05/2013)
Hobart vue depuis le mont Wellington

Hobart vue depuis le mont Wellington

Un mois après notre arrivée en Tasmanie, on est entré dans sa capitale : Hobart, qui compte plus de 200 000 habitants. C’est la (grosse) ville australienne la plus au sud ; elle est très liée aux expéditions antarctiques. Bien qu’ on ne planifiait pas d’exploration polaire, Lucie a ressorti écharpe et bonnet. Incroyablement téméraire, Chris est allé nager dans la mer. Il n’y avait ni grosse vague (à ce moment-là) ni courant, ni bête dangereuse mais, quand il en est sorti, il est resté tout blanc, tout froid et tout grelottant pendant longtemps. Il fallait oser ! Par rapport à Melbourne, bien plus grosse, on a trouvé Hobart plutôt agréable et on y est resté sept jours, utilisant l’électricité, tentant de se reposer puis faisant des provisions d’eau, de nourriture et de carburant pour visiter l’extrême sud de la Tasmanie.

De l'électricité !

De l’électricité !

Hobart, pour Chris et Lucie, c’était les commodités avant tout. Ils ont eu tôt fait de nous trouver un petit coin douillet pour dormir, un peu en retrait de la route, avec tables et barbecues d’un côté, toilettes et lavabo de l’autre et plage à quelques mètres pour avoir le grondement des vagues en bruit de fond. Au bout de deux jours, Lucie a remarqué un bouton et elle a eu la surprise de découvrir qu’il actionnait une douche ! C’était en plein air et l’eau était très froide mais c’était toujours mieux pour eux que d’aller s’enfermer dans les toilettes avec une bassine et des bouteilles. Mer à 14°C, pluie, vent persistant sur les barbecues pas toujours propres… Ce n’était pas un endroit de rêve non plus. Au moins, il n’y avait pas de panneau disant «no camping» ! Ils sont aussi allés plusieurs fois à la bibliothèque pour profiter de l’électricité et de l’excellente connexion à Internet mais, même en s’éloignant du centre de Hobart, le stationnement est limité à une ou deux heures. Si on déduit le temps de marche aller-retour et la recherche d’une table dans la bibliothèque, il reste à peine quelques dizaines de minutes. Un problème quand on veut prendre le temps de réaliser un cache-kangourou et de poster correctement une interview ! Du coup, leur endroit favori a été le parking à étages d’un centre commercial : la première heure et demi est gratuite et, en plus, il y a des prises électriques accessibles un peu partout&nbsp! On y est allé tous les jours. Pendant que l’un faisait les courses en tentant de profiter des promotions du soir (une découverte de Chris, qui a fait de jolies provisions de bon pain très vites englouties par Lucie-l’affamée) l’autre restait dans la voiture avec moi et on rechargeait nos appareils pendant près d’une heure et demi. Vive la multiprise !

Un peu de vieille pierre...

Un peu de vieille pierre…

Pour une ville australienne, Hobart est assez ancienne et a un riche passé fait de commerce et surtout de condamnations. La ville a été très prospère dans les temps coloniaux. Chris et Lucie ont lu qu’il y a une soixantaine de bâtiments historiques dans deux des rues du centre. Ca les a beaucoup surpris parce qu’on est passé dedans un bon nombre de fois sans rien remarquer. En étant beaucoup plus attentifs, on a quand même repéré plusieurs constructions en pierre du XIXe siècle. Ca ne nous a pas impressionné. Ca ne vaut largement pas le château fort de Sedan, ni la place Ducale de Charleville-Mézières, ni les églises fortifiées de Thiérache. Les différents guides vantent les charmes des docks, les quais. Trois barges-poissonneries et deux barges-restaurants d’un côté, quelques petits chaluts de l’autre, le tout dans une odeur d’iode… On s’est demandé ce qu’on faisait là. Un peu plus loin, le Tasmanian Museum and Art Galery, deuxième plus ancien musée d’Australie, est un bâtiment imposant mais on s’est surtout intéressé à son contenu !

Pour voguer sur la mer...

Pour voguer sur la mer…

Samedi, Chris et Lucie ont voulu voir le Salamanca Market, un marché réputé qui se tient les samedis jusqu’à 15h. On y est arrivé à 14h, juste à temps pour voir le dernier vendeur finir de démonter son étal à sucettes et ballons. On ne sait pas si on a manqué quelque chose… A la place, Chris et Lucie ont passé plusieurs heures à aller de vitrine en vitrine et de présentoir en présentoir dans le Tasmanian Museum and Art Galery. Moi, j’ai dû rester caché dans un casier parce que les sacs à dos n’étaient pas permis à l’intérieur. Heureusement, Chris et Lucie ont pris des photos pour moi. Ils sont passés rapidement dans les salles dédiées aux objets utilisés par les premiers colons (on a à peu près les mêmes en France) et ils n’ont fait que traverser les expositions de peinture. Ca ne les émerveille pas et, en plus, il ne leur restait plus que quelques minutes avant la fermeture parce qu’ils avaient passé beaucoup de temps à apprendre à fabriquer des gourdes en algue comme les aborigènes, à admirer des animaux empaillés (wallaby, ornithorynque, pademelon, échidné, diable de Tasmanie…) et à arpenter les salles qui concernent l’exploration de l’antarctique. Quand on est sorti du musée, il faisait déjà sombre.

Mont Wellington - organ pipes (tuyaux d'orgues)

Mont Wellington – organ pipes (tuyaux d’orgues)

Hobart s’étend au pied d’une montagne : le mont Wellington. Il culmine à plus de 1200 mètres d’altitude et ses falaises vertigineuses surplombent la ville. On est parti en faire l’ascension. Dénivelé : plus de 1200 puisqu’on partait du bord de la mer. Pauvre 4×4… Il a du mérite, quand même, de nous avoir emmenés si haut. (Vous imaginiez vraiment qu’on l’avait fait à pied ? On y serait encore ! Un peu de grimpette de temps en temps, ça va, mais là, ni Chris ni Lucie n’avait fini de se remettre des randonnées précédentes…) Une route un peu étroite mais tout à fait bien goudronnée serpentait sur la montagne jusqu’à un grand parking aménagé au sommet. C’était un peu trop touristique à notre goût mais, puisqu’on y était… Chris a ouvert sa porte, est sorti et est rentré dans la voiture au bout de cinq minutes alors que Lucie n’avait pas encore trouvé le courage de sortir. Vous avez déjà vu un sanglier qui a la chair de poule ? Je n’étais pas beau à voir… Quel vent, quel froid ! On a tout de même affronté le micro-climat du sommet pour admirer la vue. En redescendant, on a décidé de faire une petite promenade le long d’un sentier qui, on l’espérait, passait par le bas de la falaise. Presque ! Après trois quarts d’heure de marche, un autre sentier, plus étroit, s’élevait tout droit à flanc de montagne. Un petit panneau conseillait : «A partir de ce point, grimpeurs expérimentés seulement.» Les yeux de Lucie se sont mis à pétiller. Avant qu’on n’ait eu le temps de trouver un argument (il fallait aussi penser à savoir redescendre…) elle avait déjà commencé à escalader. L’effort était très gros, certains passages plus fatigants encore… Et puis on les a vus : les organ pipes (ou tuyaux d’orgues) se dressaient devant nous, majestueux. Lucie espérait ce moment depuis plus d’un an ! J’espère qu’elle va nous en parler un peu moins, maintenant qu’elle les a vus… En tout cas, c’est vrai que c’est beau. C’est une sorte de roche, la dolérite, qui se trouve dans la partie sud de l’Australie et, donc, en Tasmanie. On en reverra sûrement.

De la neige en Australie ! En automne, près de la mer&nbsp!

De la neige en Australie ! En automne, près de la mer !

De retour à Hobart (par nos propres moyens et sans s’être écorché le derrière pendant la descente du Mont Wellington) on a pensé à la suite du voyage. Il restait moins de dix jours avant de quitter la Tasmanie et on n’avait toujours rencontré ni ornithorynque, ni diable. On s’est renseigné sur d’autres parcs nationaux, on a planifié notre itinéraire, lavé nos vêtements, préparé des provisions, refait notre réserve d’eau, rempli le réservoir d’essence et pris la route pour aller plus au sud. En quittant Hobart, on s’est aperçu que le Mont Wellington était coiffé d’un joli chapeau blanc… C’est fait, on a vu de la neige en Australie ! Chouette, approchons-nous encore un peu plus du pôle sud… On s’est à nouveau retrouvé sans électricité et même, au bout d’un moment, sans réseau téléphonique. Chris n’a pas pu démarrer le jeu-concours là où il l’aurait voulu… On manquait aussi de temps alors on s’est douté qu’on allait devoir vous délaisser un peu… Mais c’était pour la bonne cause : je planche déjà sur les photos qu’on a prises.

wombat vs serpent - A votre avis, qui a remporté le face à face ?

wombat vs serpent – A votre avis, qui a remporté le face à face ?

7 commentaires à Hobart

  1. Michelle, le 11/05/2013 01:14:38 +10:00

    Ho là là, quelle vilaine bête en premier plan, et si je ne me trompe pas, il y en a une autre un peu plus loin sur la droite qui préfère prendre la file de l’air. J’espère que c’est le wombat qui a gain de cause dans la bataille, et qui à avalé le serpent comme un spaghetti. Et un de moins !!!
    Pour l’heure, je n’ai vu que ça, je n’ai même pas pris le temps de lire votre article, mais promis, je vais revenir dessus et me régaler….comme d’hab’.

  2. La Gélinotte, le 11/05/2013 05:53:31 +10:00

    Je ne vois pas Lucie sur la photo du Mont Wellington !!

    Quand au combat wombat- serpent, je pense que vous n’avez pas attendu pour connaitre le gagnant et il y a forte chance pour qu’ils se soient croisés sans se regarder. et pis vous connaissant vous n’auriez pas laisser faire la nature. ??

  3. marie-Jeanne, le 11/05/2013 19:30:39 +10:00

    Coucou, je tiens à féliciter:
    - Christophe pour s’être baigné dans une mer à 14 degrés,
    - Lucie pour s’être lancée dans cette escalade réservée aux grimpeurs expérimentés,
    - Saladolar pour ses récits toujours aussi amusants et intéressants.
    J’admire aussi votre sens de la débrouillardise: squatter le parking du centre commercial afin de se servir des prises électriques :-).
    Et j’attends avec impatience la suite de vos aventures de vos dix derniers jours en Tasmanie que j’imagine palpitantes…
    Bisous à tous les trois.

    1. Chris, le 11/05/2013 22:15:25 +10:00

      Merci :-).

    2. Lucie, le 11/05/2013 23:04:33 +10:00

      Merci :-)

    3. Saladolar, le 11/05/2013 23:45:48 +10:00

      Merci :-)

  4. Michelle, le 14/05/2013 19:05:07 +10:00

    Comme la nature peut regorger de trésors. A chaque tournant, il y a beauté et danger. Dire que vous bravez tout ça pour nous envoyer des vues superbes, des animaux inconnus jusqu’alors, des montagnes impressionnantes autant par la hauteur que par leurs formes diverses. La récompense était au bout de la grimpette, Lucie l’a reçu en découvrant les organ-pipes.
    N’oublions pas de reconnaitre le courage de Chris qui a bravé vents et marée pour aller faire quelques brasses dans une eau à 14°. Dire qu’à la piscine, on trouve l’eau « un peu juste » avec ses 25°.
    Quant à toi Saladolar, je t’imagine sans peine avec les poils dressés sur le dos -style punk- et grelottant sur ses 4 sabots. Il est bien loin le temps ou tu transpirais à grosses gouttes dans tes tongs !
    Te faire subir autant d’épreuves…. pas facile l’aventure !!!
    Un gros bisous chaleureux à tous les trois.