2771 km plus loin… Côte en vue !

Posté par le 31 août 2013 (du 05/08/2013 au 11/08/2013)
SaladolarSurTermitière

Sur une maison de termites !

Entre l’aire de fossicking où Chris à cherché du zircon et l’endroit où on était attendu en wwoofing, on a parcouru 2771 km. On est passé du centre rouge à la côte est, du désert sec aux tropiques humides, du Northern Territory au Queensland. Par prudence, Chris et Lucie ont choisi de faire le trajet sur la route plutôt que sur la piste. Du coup, on a dû faire face à la présence de beaucoup, beaucoup d’autres voyageurs. On n’en avait plus vraiment l’habitude… Ça a commencé le long de la Stuart Highway, sur l’aire de camping qui est au pied des Devil Marbles, une curiosité géologique. On pensait y passer la nuit mais il y avait déjà tellement de monde qu’on s’est enfuit.

<em>Devil's Marbles</em>

Devil’s Marbles

Le soleil s’est couché avant qu’on atteigne la ville de Tenant Creek, où Chris et Lucie ont été contents de retrouver des prix de carburant corrects et où on a fait la rencontre de quelques grenouilles à la peau bizarrement lisse et d’un vert plus qu’étonnant. Elle n’avaient pas envie de bavarder alors on a continué à rouler jusqu’à une autre aire de camping. Chris et Lucie ont pris une couverture de moins mais ils se sont réveillés tôt le lendemain parce qu’ils avaient trop chaud ! C’est sûr, on sort du désert ! En plus de nous réchauffer, le soleil nous a aussi révélé la taille réelle de l’aire de camping et nos très nombreux voisins qui commençaient à lever le camp. Chris et Lucie ont découvert des toilettes-trou prêtes à déborder et se sont vite préparés à reprendre la route. On a roulé encore un peu vers le nord puis on a bifurqué brutalement vers l’est, sur la Overlander Way.

Des termitières à perte de vue

Overlanders Way – Des termitières à perte de vue

La route était un peu monotone mais on était épaté par les édifices prodigieux érigés par les termites. Il y en avait de toutes les tailles. C’était si impressionnant qu’on a décidé de s’arrêter sur le bas-côté pour aller les observer de près. Même Chris n’était pas à la hauteur ! Comme je suis le moins lourd de nous trois, je suis monté sur la plus grosse des termitières qu’on ait vues jusque là. Il n’y a que moi qui ait vu le dessus ! Par contre, on n’a pas vu de termite. Il faisait sûrement trop chaud à cette heure de la journée. Comme le soleil nous cuisait, on s’est dépêché de prendre quelques photos et de retourner à la voiture transformée en four tout en s’écorchant les pattes sur le spinifex, une sorte d’herbe australienne très piquante. On a remis la climatisation en marche et on a bu au moins un litre d’eau chacun. En fait, on n’est peut-être pas encore sorti du désert !

Entrée ouest de l'état du <em>Queensland</em>

Overlanders Way – Entrée ouest de l’état du Queensland

Après plusieurs centaines de kilomètres et quelques minutes avant le coucher du soleil, on a atteint la frontière de l’état du Queensland. À partir de là, la route est devenue de plus en plus mauvaise, si bien que Lucie n’arrivait plus à écrire ce que je lui dictais. On s’est arrêté dans un village pour remplir nos bidons d’eau (presque vides !) aux robinets d’une aire de barbecue public et on est allé passer la nuit au bord d’une rivière, au milieu de plusieurs caravanes. On n’est plus seul sur les aires de camping, c’est un peu dur. La vie dans le bush nous manque déjà…

Équipement de Chris-le-fossicker

Équipement de Chris-le-fossicker

Chris n’a pas perdu sa passion pour les recherches de pierres colorées, bien au contraire ! Il est allé se procurer un permis de fossicking valable sur tout l’état du Queensland pendant un mois pour lui et Lucie. Dans le Queensland, ils n’aiment pas du tout les sangliers alors je n’ai pas eu de permis. En fait, Chris ne l’a même pas demandé et je suis resté caché dans la voiture. Avec le permis, Chris a reçu une carte des aires de fossicking de la région et des conseils pour aller à la plus proche. On peut dormir sur place, c’est parfait ! En chemin, on était attristé par le nombre de kangourous morts. J’avais l’œil bien ouvert pour tenter de repérer un orphelin qu’on pourrait sauver. C’est Lucie qui l’a découvert. « Il y en a un ! » Sa tête et ses pattes avant dépassaient de la poche de sa mère, étendue sur le bord de la route. Lucie est descendue de voiture et est revenue presque aussitôt. Le bébé kangourou était mort et les charognards avaient déjà commencé leur travail. On n’est pas (du tout) sûr de ne pas en avoir manqué mais on n’en a pas vu d’autre. Par contre, on a vu plein de kangourous bien vivants et quelques émeus sur les vingts derniers kilomètres, le long du chemin qui menait à l’aire de fossicking en passant dans une immense ferme. Il faisait déjà nuit noire quand on est arrivé au pied de la colline. Chris y est monté aux aurores et a commencé sa récolte de grenats, des petites pierres roses comme des framboises. Mais des framboises dures, sans jus et sans goût. Comme il avait cassé sa pioche (pas le manche, le pic !) en cherchant des zircons, il s’était acheté un petit pied de biche. « Australian made » plutôt que « made in China ». Il était si concentré qu’il a fallu que j’aille le chercher avec Lucie à midi pour lui dire qu’il était temps de manger. Il n’a pas voulu venir tout de suite et, quand il s’est enfin décidé, c’est Lucie qui n’arrivait plus à arrêter de chercher. Ah ! Ces deux-là !

Des émeus

Des émeus

Sur le retour, des veaux nous barraient le passage en dormant sur le chemin. On n’a pas idée… Les kangourous et les émeus, par contre, nous observaient à bonne distance. En arrivant à la route, Chris et Lucie on choisi de prendre un raccourci en passant par une piste. Ah, quel plaisir retrouvé ! Des virages, des trous et cailloux à éviter, pas trop de circulation… Ça secoue un peu mais c’est plus amusant que la route toute droite qui, de toute façon, secoue aussi dans le coin… On a parcouru quatre vingt kilomètres comme ça, ce qui nous a fait gagner du temps, nous a évité de revenir sur nos pas et a raccourci notre trajet d’une bonne centaine de kilomètres.

littéralement "zone de potentiel lâcher de caca"

littéralement « zone de potentiel lâcher de caca »

Quand on s’est rendu compte qu’on suivait un itinéraire touristique sur le thème des dinosaures, Chris et Lucie ont voulu profiter de leur permis de fossicking pour chercher des fossiles. (Même si, en fait, il n’y avait pas besoin de permis à cet endroit.) On est allé dans une carrière bien aménagée avec table, barbecue, toilettes… Et humour australien ! (voir photo ci-contre) On y a encore vu une grenouille verte et quelques grands kangourous avec lesquels on a préféré garder nos distances. Chris et Lucie ont fait quelques fouilles mais ils n’ont pas découvert d’espèce jurassique inconnue. Ils ont juste trouvé des fossiles de coquillages qui ne les ont pas autant intéressés que les pierres colorées. On n’est pas resté sur ce site très longtemps.

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Green tree frog à Tenant Creek

On a roulé vers l’est jusqu’à la ville de Townsville, au bord de la mer. Le retour à la civilisation s’y est accentué et c’était encore difficile pour nous. On a visité quelques magasins d’appareils photos. Avec notre caméscope qui a rendu l’âme le mois dernier et notre petit appareil photo de poche dont l’objectif refuse parfois de sortir depuis quelques jours, Chris et Lucie s’intéressaient à l’achat d’un nouvel appareil. Comme on est près de l’eau, un appareil étanche serait sûrement utile… Ils n’ont pas trouvé leur bonheur à Townsville donc on a continué notre route en longeant la côte vers le nord. Que de monde ! Quand on a voulu s’arrêter pour la nuit, on est resté incrédule devant la quantité de caravanes, vans et voitures agglutinés sur l’aire de camping. C’était tellement serré qu’on a dû manœuvrer plusieurs fois pour réussir à faire demi-tour, sortir et aller voir plus loin ! L’aire suivante était légèrement moins encombrée ; on a réussi à se faufiler contre un taillis, sur le bord du chemin. Le lendemain matin, on a été surpris par l’odeur de l’air. Ça sentait le sous-bois, un doux parfum qu’on n’avait pas respiré depuis de longs mois ! On a repris la route de bon matin, toujours vers le nord.

Un grenat trouvé par Lucie

Un grenat trouvé par Lucie

Plus on avançait, plus le paysage verdissait. On a vu, pour la première fois, des panneaux interdisant de se baigner à cause des crocodiles. Mais on a eu beau scruter la surface de toutes les rivières qu’on traversait, on n’a vu aucun croco. C’était étrange, seulement quelques jours après avoir quitté le désert, de rouler au milieu des champs de canne à sucre et de bananiers. Chris et Lucie ont trouvé une petite caméra étanche et on a avalé les kilomètres jusqu’au soir. Histoire d’arriver chez leur hôte bien frais, bien reposés et avec un stock de vêtements propres, ils se sont offert une nuit en camping. Comme d’habitude, je les attendais dans la voiture pendant qu’ils faisaient leur réservation, mais ils ne revenaient pas ! Finalement, je les ai vus arriver tout sourire : le gérant du camping, passionné de pierres, leur avait présenté quelques cailloux. Ils sont retournés le voir le lendemain matin et il leur a donné une leçon de géologie de la région en leur présentant sa collection d’échantillons ! On a eu un emplacement couvert, au milieu des arbres, avec un coin « feu de camp » et du bois à disposition. C’est le meilleur camping qu’on ait vu en Australie, et, en plus, le moins cher ! On s’est dit qu’on s’y arrêterait encore sur le chemin du retour. Il ne nous restait plus que quelques centaines de kilomètres avant d’arriver à notre wwoofing. Le paysage était vert mais pas encore très tropical à notre goût. On est passé devant Black Mountain (montagne noire) mais on ne s’est arrêté que le temps d’un coup d’un regard parce qu’on nous avait demandé d’arriver bien avant la nuit au wwoofing. On devait aussi apporter des torches, du savon non parfumé et on ne pourrait pas aller jusqu’au bout en voiture, même avec un 4×4…

9 commentaires à 2771 km plus loin… Côte en vue !

  1. marie-Jeanne, le 31/08/2013 17:26:21 +10:00

    2771 kms!!! c’est impressionnant pour nous en France…
    Encore un magnifique reportage de notre cher Saladolar qui a été bien courageux de grimper sur une termitière :-) Et félicitations à Lucie pour avoir trouvé ce joli grenat.
    Mille mercis de nous faire partager cette magnifique aventure.
    Bisous à tous les trois.

    1. Chris, le 02/09/2013 20:14:00 +10:00

      La France va nous paraître toute petite à notre retour. Si on est nostalgique, on pourra aller faire un petit tour à Moscou, il y a presque le même nombre de kilomètres :-).

  2. La Gélinotte, le 01/09/2013 02:22:05 +10:00

    Devil’s Marbles, c’est Christophe qui a fait ce joli tas de « cailloux » ? C’est le plus beau depuis le début de votre périple. en tout cas plus impressionnant que celui construit en Tasmanie et celui fait sur le bord d’une route après l’éclatement de votre pneu.

    1. Chris, le 02/09/2013 20:20:59 +10:00

      Comment ça, mes tas de cailloux ne sont pas beaux ??

  3. marceline, le 11/09/2013 23:58:51 +10:00

    Bonjour Lucie et Chris, j’ai bien reçu votre lettre qu’il ma fait un grand plaisir et en plus c’étais le jours de mon anniversaire :) trop cool Bisous.

  4. Nico D, le 16/09/2013 20:56:46 +10:00

    Salut les baroudeurs !

    Merci pour la carte postale et la vegemite !
    Y en a pas mal au labo qui ont gouté, et qui finalement à l’unanimité ont partagé le même sentiment que vous pour ce produit plus que bizarre…. ;-)

    Bref ce fut sympa de donner de tes nouvelles chris au labo !

    1. Chris, le 17/09/2013 17:59:59 +10:00

      Ouf, le colis est bien arrivé :-).

      Je m’étais dit qu’après les bonbons de Taïwan ou d’autres pays… il fallait bien envoyer un petit quelque chose à déguster d’Australie ;-).