Sur le retour, escale à Singapour !

Posté par le 15 janvier 2014 (du 25/10/2013 au 30/10/2013)
Dans la forêt de Singapour...

Dans la forêt de Singapour…

Après s’être fait quelques frayeurs dans Sydney (« Je crois que j’ai oublié un truc chez nos hôtes ! » « Dis, tu as pensé à garder quelques dollars en monnaie pour payer le bus ? » « C’est lequel, le train qui va à l’aéroport ? ») on a décollé pour Singapour en milieu de journée, le 25 octobre. On a aussi eu un peu de stress dans l’avion à cause de Lucie qui avait mal lu les étiquettes : on a dû reculer d’une rangée en vitesse quand un passager est venu nous réclamer sa place ! Le déménagement a été fait vite fait bien fait. Lucie s’est installée au fond de son siège, nez au hublot. Chris s’est aussi installé au fond de son siège, nez dans son téléphone tant qu’il avait du réseau. Moi, j’ai continué à suffoquer au fond du bagage à main de Lucie en espérant ne pas être repéré. J’ai commencé à souffler quand on a quitté le sol.

Seulement quelques minutes après notre décollage, on a traversé quelque chose de blanc qui nous bouchait la vue : de la fumée. Beaucoup de fumée. Des énormes nuages de fumée. Quand on en est ressorti, on a même pu voir exactement où étaient les incendies. C’était très impressionnant et on a enfin compris pourquoi nos proches nous parlaient d’incendies qui menaçaient Sydney. En ville, on ne voyait rien mais c’était bien visible vu du ciel ! Pfiou, il était temps qu’on parte de là ; je n’avais pas envie d’avoir les poils roussis !

plateau repas Sydney - Singapour

Déjeuner dans l’avion – Bon appétit !

À l’aller, cette étape du voyage nous avait semblé interminable parce qu’on était épuisé par un premier vol de douze heures. On espérait en profiter un peu plus cette fois-ci mais c’était sans compter de microscopiques passagers clandestins (un cadeau d’un des enfants de notre wwoofing précédent) qui se sont réveillés dans le corps de Chris et qui lui ont gâché le voyage. Le pauvre a multiplié les allers-retour entre sa place et les toilettes. Il n’a pas pu profiter des repas pourtant plutôt bons. Lucie s’est régalée en double de tout ce qui lui plaisait  : patates, petits biscuits, cônes de glace à la vanille… Elle a même pu m’en faire profiter discrètement après que notre voisine de siège ait disparu, sûrement pour fuir les microbes. Chris, lui, créait des files d’attentes devant les toilettes du fond de l’avion et se faisait rouspéter par les hôtesses de l’air parce qu’il leur piquait leurs sièges pas confortables mais mieux situés que le sien. Allez, courage Chris, il n’y a que huit heures de vol !

Quand les roues de notre avion ont enfin touché la piste d’atterrissage de l’aéroport de Changi, à Singapour, il était cinq heures et demi de l’après-midi et nous avions passé sept heures et cinquante sept minutes dans les airs. Lucie avait mangé pour deux (ou presque) et Chris n’était toujours pas en forme. On a été très long à sortir. Quand on est arrivé aux bureaux qui délivrent les visas, il n’y avait plus que deux employés et pas un seul voyageur. Je suis resté planqué au fond du sac à dos pendant que Chris et Lucie obtenaient leurs laisser-passer. Heureusement, ils n’ont pas été mis en quarantaine… Ils ont eu un peu de mal à trouver le tapis roulant des bagages en soute, qui était assez loin, mais ils ont pu récupérer leurs valises, que quelqu’un avait déposées avec quelques autres au pied du tapis roulant vide et arrêté. Chris a fait remarquer que n’importe qui aurait pu les prendre et partir avec très facilement et il a vérifié qu’elles n’avaient pas été ouvertes. Ouf, non. Nos précieux souvenirs sont saufs. Il s’est reposé quelques minutes dans un fauteuil qui lui tendait les bras pendant que Lucie essayait de trouver la rue de notre auberge sur un plan de la ville. C’est pratique d’avoir un wifi gratuit dans l’aéroport : Chris s’en est servi pour prévenir l’auberge qu’on avait atterri et qu’on allait bientôt arriver.

On a repris notre chemin à travers l’aéroport jusqu’à ce qu’on arrive aux douaniers. Comme on n’avait rien à déclarer, Chris et Lucie ont voulu les contourner. Pas de chance, les douaniers ont voulu voir les bagages aux rayons X… Chris était si malade que je me demande encore comment il tenait debout et Lucie était si épuisée qu’elle n’a pas réussi à soulever seule sa valise. Heureusement, les douaniers étaient gentils, patients et même souriants. Mais une minute plus tard, ils faisaient ouvrir les valises. Chris et Lucie leur ont expliqué que les petits sachets en plastique contenaient du sable collecté en différents endroits d’Australie, ils ont semblé trouver ça chouette et se sont fait passer l’idée. Par contre, ils ont eu l’air plus consciencieux pour la boîte de DVDs : ils pensaient qu’il y avait des films dedans et ont regardé entre les DVD. Ils ont tout de même cru Chris et Lucie qui leur expliquaient qu’ils s’en servaient pour copier nos propres photos. Ouf. Ils nous ont souhaité un bon voyage et on a pu repartir. Je vous passe les obstacles pour trouver le métro et pour acheter les billets. Tandis que Chris se concentrait pour tenir bon, Lucie gérait l’orientation. Ils ont tous les deux assuré : avec quelques pauses et beaucoup de volonté, Chris a su résister à la douleur et à la fatigue pendant que Lucie, très fatiguée aussi, nous guidait sans se tromper dans le métro et dans les rues de Singapour. L’air était très chaud et très moite et les valises étaient difficiles à faire rouler sur les trottoirs irréguliers et encombrés. A notre arrivée à l’auberge, Chris et Lucie ont dû fournir un ultime effort pour monter les bagages jusqu’au premier étage. Après ça, Chris s’est écroulé, endormi avant d’avoir eu le temps de se mettre au lit. Dans nos têtes, il était une heure du matin. (heure de Sydney) En réalité, il était onze heures du soir.

Singapour - une rue du quartier Little India

Voitures, passants, poubelles, étals…

Le lendemain matin, samedi, le réveil a été douloureux. Dans les deux sens du terme… La matinée était déjà bien avancée, j’étais ankylosé par plus de douze heures de voyage au fond d’un sac, Chris était encore malade et même Lucie n’était pas bien reposée. On s’est dépêché d’aller découvrir le trop maigre petit déjeuner de l’auberge, Lucie s’est inscrite à une visite guidée de la ville puis on est retourné se reposer dans notre chambre sans fenêtre mais climatisée. Pendant que Chris dormait, Lucie triait quelques photos. En fin d’après-midi, elle est sortie, a trouvé une supérette et nous a rapporté des sandwiches. On n’a pas fait grand chose de notre journée et ça nous chagrinait. Dimanche, on était un peu plus en forme alors on est allé explorer quelques rues de notre quartier Little India (petite Inde). On ne voulait pas aller trop loin de l’auberge mais on espérait trouver un fruit qui, parait-il, est très apprécié à Singapour : le durian. Je me suis caché dans un sac à dos et on est parti découvrir le marché couvert du coin. Comme lors de notre arrivée, les trottoirs étaient plus qu’encombrés et il fallait souvent marcher sur la chaussée. Le marché était très fréquenté et on y trouvait toutes sortes de denrées alimentaires. Des senteurs caractéristiques nous parvenaient de partout. Fruits très mûrs, crustacés, poissons… Notre pauvre Chris menaçait de tourner de l’œil. Dans d’autres allées, de gros billots de bois gênaient notre passage. Des oiseaux se posaient dessus et étaient chassés par les bouchers qui y débitaient leur viande. Il n’y avait pas de durian sur ce marché. Il faisait très chaud et très humide, Chris et Lucie ont acheté quelques bananes et quelques morceaux de Jacquier pour le déjeuner et on est retourné à l’auberge. Dans l’après-midi; Lucie et moi avons abandonné Chris pour aller suivre un guide qui nous a fait découvrir la ville. Il n’y a pas grand chose à en dire et bien plus à en voir. C’est parti pour une course effrénée de plus de cinq heures à travers Singapour en trottinette !

Quand on est rentré de notre visite guidée, il faisait nuit depuis plusieurs heures. On s’en était mis plein la vue mais Lucie était éreintée et un peu déshydratée. Au moins, on a bien dormi ! Lundi, Chris était enfin guéri. Malheureusement, Lucie était fiévreuse et mal en point. Ah, ces deux-là… Il a fallu qu’ils se refilent leurs microbes ! Chris était impatient d’aller voir Singapour alors il a pris l’appareil photo et je me suis caché dans son sac. On est parti en laissant Lucie découvrir qu’il ne restait plus de paracétamol. (Merci Chris…) Pour elle, une journée de fièvre, de douleur, de vomissements et de déshydratation sans pouvoir ni dormir ni manger. Pour nous, une journée de découverte du quartier chinois, du quartier des affaires et de Marina Bay Sand. Avec un énorme orage pour arroser l’après-midi !

Mardi matin, Lucie a décrété qu’elle ne passerait pas sa dernière journée à Singapour au lit. Ce n’était pas très raisonnable mais elle avait l’air d’aller mieux. Chris et moi on allait très bien. On est parti tous les trois avec pour principale mission de trouver enfin des durians… On a réussi ! Savez-vous que le durian est un fruit si délicieusement parfumé qu’il est interdit d’en avoir avec soi dans les transports en commun de Singapour ? On a goûté. Moi, j’aime bien. Chris aussi, au début. Lucie a fait une grimace écœurée. On est tous les trois d’accord pour dire que le goût reste dans la bouche trèèès longtemps. Au bout d’un moment, on a décidé de se débarrasser de la barquette qui sentait de plus en plus fort. Même moi, je n’en pouvais plus de cette odeur. Les effluves s’échappaient même de la poubelle, si bien qu’on a quitté notre banc et qu’on a pris la direction du Merlion. Pas de chance, il était entouré d’échafaudages et en plein nettoyage… On a dégusté un repas surprenant dans un célèbre restaurant puis Lucie a voulu faire découvrir à Chris le spectacle nocturne de Garden By The Bay, un orage a transformé les allées du parc en ruisseaux et on s’est offert une grimpette de plus de cinquante étages en ascenseur pour aller faire un tour sur le bateau qui trône au sommet des trois tours de Marina  Bay Sand !

Ce soir-là, on s’est couché content de notre journée. Le lendemain, les valises ont été compliquées à refermer parce que Lucie est la seule de nous trois à maîtriser l’art de trop remplir un sac sans le faire craquer et qu’elle était encore bien malade. On avait déjà débordé d’une heure sur les horaires de l’auberge quand on a quitté notre chambre. On était sur le point de sortir dans la moiteur de la rue quand elle a soudain posé toutes ses affaires et qu’elle a foncé aux toilettes en montant les marches quatre à quatre… Cette fois-ci, c’est Chris qui nous a conduits jusqu’à l’aéroport sans se perdre et en nous guidant à travers les obstacles du trottoir pendant que Lucie se concentrait pour tenir le coup. Après quelques dizaines de minutes de marche, plusieurs escaliers et deux métros, on est arrivé. On était en milieu de journée ;notre avion décollait à minuit… Heureusement, il y a suffisamment d’attractions dans l’aéroport de Singapour pour qu’on puisse y passer des heures et peut-être même des jours sans s’ennuyer ! D’ailleurs, visiter l’aéroport faisait partie de nos activités prévues à Singapour.

On a voyagé à l’avant du métro aérien qui relie les différents terminaux, on a trouvé un chariot et on a continué à pied. Au début, on ne faisait que de courtes étapes en s’arrêtant près des toilettes puis on a pu pousser un peu plus notre exploration. On n’a pas ralenti dans les innombrables et surtout inévitables boutiques mais on a ouvert grand les yeux dans la serre aux papillons. Lucie s’est changé les idées en regardant un documentaire en japonais sur un écran géant (je n’ai pas dit qu’elle comprenait) et, juste à côté, Chris a passé un moment au bord du bassin des carpes. On a passé l’enregistrement facilement, on a trouvé notre porte d’embarquement, entendu un bon nombre de français bien tendus qui étaient fatigués et avaient mal à la tête, on a passé la sécurité presque sans souci (Chris a eu droit à un passage de son sac aux rayons X de la douane avant ceux de la sécurité et Lucie a dû enlever sa veste à fermeture zip…) et, enfin, on a eu le bonheur de découvrir nos places dans l’avion, idéalement placées dos à une cloison. En plus, on n’avait pas de voisin qui nous bloquait l’accès à l’allée. « Chouette ! » s’est dit Chris.

On a quitté le plancher des vaches à minuit vingt-sept, heure de Singapour. Chris et Lucie ont passé une grande partie du trajet à regarder des films et à essayer de dormir. On aurait pu avoir un en-cas mais un fâcheux incident pas encore pardonné nous en a privés… Lucie cherchait le sommeil quand des bruits de voix lui ont fait ouvrir les yeux : un steward passait dans l’allée et parlait à chaque passager éveillé. « Qu’est-ce qu’il voulait ? » « Oh, rien, juste récupérer les poubelles mais on en a pas alors je lui ai dit non. » a répondu Chris. Trente secondes plus tard, Lucie remarquait les friandises au chocolat qui avaient été distribuées aux passagers qui ne les avaient pas refusées. Pour nous, trop tard… Le coupable trouvait que ce n’était pas grave mais cette mauvaise blague est restée en travers de la gorge des deux autres. J’aurais avalé n’importe quoi et Lucie avait besoin de reprendre des forces (surtout en chocolat !) après son jeûne forcé des derniers jours. On a dû attendre le plateau-petit-déjeuner de nouilles pour pouvoir se remplir l’estomac. Sans compter le coup des friandises manquées, le voyage s’est bien passé. Après treize heures et trois minutes passées dans les airs, on a touché la piste d’atterrissage de Paris. Dans notre tête, il était treize heures trente. En réalité, le jour n’était pas encore levé, il était six heures trente.

Le temps que l’avion aille se garer, qu’on sorte de l’appareil et qu’on récupère les valises, le soleil commençait à pointer le bout de ses rayons sur une froide journée française. Après avoir vérifié que leurs valises n’étaient pas trop abîmées (certaines étaient en bien triste état…) la priorité de Chris et Lucie a été d’aller s’acheter des croissants ! Il n’y en avait déjà plus… Des pains au chocolat feront l’affaire. Miam ! De simples pâtisseries industrielles nous ont régalé les papilles après un voyage si loin de chez nous ! Ensuite, Lucie a voulu prendre une douche pour effacer les longues heures à porter les bagages dans la chaleur moite de Singapour puis dans l’aéroport et les autres longues heures passées dans l’avion. Mais il n’y a pas de douche dans le terminal 1 de l’aéroport Roissy Charles de Gaulle… Elle est allée se laver à un lavabo des toilettes et Chris s’est laissé tenter d’en faire autant. Ils l’ont si souvent fait en Australie qu’ils maîtrisent la technique. Ils sont ressortis tous propres sans laisser de trace de leur passage. Quelques heures plus tard, la sœur de Lucie est venue nous chercher à l’aéroport. Pendant qu’elle nous tenait au courant de ce qu’il s’était passé en France en notre absence, on a pris la route en direction du nord. Ardennes, nous revoilà !

7 commentaires à Sur le retour, escale à Singapour !

  1. marie-Jeanne, le 16/01/2014 08:32:43 +10:00

    C’est tout à fait compréhensif de paniquer au moment où vous allez quitter l’Australie.
    Par contre, Saladolar n’a vraiment pas l’air stressé dans la « forêt » de Singapour :-)

    1. Lucie, le 21/01/2014 04:04:13 +10:00

      Heureusement, ça ne nous a pas trop mis en retard de retourner découvrir qu’en fait on n’avait rien oublié, on a eu la chance de retrouver assez de pièces au fond de nos poches pour s’acheter un ticket de bus chacun et on ne s’est pas trompé de train dans l’immense gare de Sydney. Même qu’on ne s’est presque pas perdu dans l’aéroport !

  2. Michelle, le 17/01/2014 06:38:45 +10:00

    Ah que oui les incendies, nous nous faisions du souci pour vous car les feux étaient assez impressionnants. Heureusement que ça n’a pas perturbé les vols.
    Que de stress pour enfin quitter l’Australie, je comprends très bien ce que vous avez vécu, et surtout peur d’oublier quelque chose. Heureusement que Saladolar avait trouvé sa place dans le bagage à mains de Lucie, après le vol il aurait été impossible de faire marche arrière pour le récupérer.
    Certains sont angoissés de prendre l’avion, toi Saladolardinou c’est tout le contraire, tu as « soufflé » une fois dans les nuages.
    Je crois qu’un beau récit nous attend encore avec Singapour, du bonheur en perspective pour tous tes lecteurs assidus. Bisous à tes maitres.

    1. Lucie, le 21/01/2014 04:05:46 +10:00

      Rien que de penser que Saladolar aurait pu rester en Australie… Brrr, j’en tremble !

  3. Quicestceluilà, le 20/01/2014 04:32:59 +10:00

    il faut faire chronique des Ardennes.

    1. Lucie, le 21/01/2014 04:15:47 +10:00

      C’est une excellente idée mais… On n’imagine pas à quel point c’est chronophage de tenir un blog tant qu’on en a pas fait… Le pauvre Saladolar trépigne parce qu’on ne prend pas le temps qu’il faudrait pour retranscrire ses derniers articles de notre journal de voyage… Ça ne lui déplairait pas d’écrire des chroniques des Ardennes mais il voudrait aussi retourner dans la forêt pour retrouver ses cousins qu’il n’a pas vus depuis bien longtemps et qui attendent qu’il leur raconte son voyage. (Non, les sangliers n’ont pas encore Internet dans les bois !)

  4. marie-Jeanne, le 09/02/2014 22:16:19 +10:00

    Je pense que cet article sur Singapour a été le plus difficile à écrire pour Saladolar : vous voir malades comme ça chacun votre tour et ne pas pouvoir profiter à fond de ce séjour tous les trois ensemble a été démoralisant pour lui aussi…