Escapade dans le nord-ouest de la Tasmanie

Posté par le 6 avril 2013
Little penguin (plus très vivant) sur la plage de Burnie

Little penguin (plus très vivant) sur la plage de Burnie

Notre première étape a été la ville de Burnie. On espérait ne pas avoir manqué la saison des manchots. Chris et Lucie sont allés dans un centre d’information et ont appris qu’il existait des tours guidés gratuits pour voir les manchots. Le dernier de la saison était le soir-même, à 19h30, au little penguin observation center. On y était ! Et en avance ! Deux volontaires nous ont appris plein de choses puis l’observation a commencé. La nuit est tombée, le vent s’est levé, l’attente a continué… Toujours rien. Je commençais à m’ennuyer et le vent s’infiltrait dans les vestes de Chris et Lucie. La saison est pratiquement terminée, les petits ont grandi et ont déjà rejoint la mer. Les visiteurs des deux jours précédents n’avaient rien vu du tout et ceux du jour d’avant avaient à peine aperçu un petit.

Notre meilleure photo de manchot, de nuit et sans flash...

Notre meilleure photo de manchot, de nuit et sans flash…

Alors qu’on n’y croyait plus, un manchot est arrivé ! Il était petit, c’était un juvénile mais déjà autonome et de la taille d’un adulte. Chris a dégainé l’appareil photo mais, comme il n’avait pas droit au flash, ses photos ne sont pas aussi belles qu’il les aurait voulues. Lucie a dégainé le caméscope mais, sans lumière, elle a surtout enregistré le bruit du vent. Le manchot a escaladé les rochers puis est allé se réfugier dans un terrier, juste sous nos pieds ! (video en fin d’article) De temps en temps, on l’entendait crier et on s’est aperçu qu’il n’était pas seul. Plus tard, on a aussi vu un petit qui s’est dépêché d’aller se cacher au fond de son terrier. Il en est un peu ressorti mais, dès qu’il nous a vu ou senti, il est retourné se cacher pour de bon. C’était une superbe soirée d’observation ! Chris et Lucie étaient transis mais heureux.

Un petit goût de France...

Un petit goût de France…

Pressé de vous rapporter notre rencontre avec les manchots, j’ai oublié de vous parler du fromage… Revenons un peu en arrière. L’office du tourisme de Burnie sert aussi à exposer les travaux et produits d’artisans locaux. Le jour de notre venue, il y avait une dégustation de fromage. Chris les a tous goûtés ! Il en a acheté un pour le déjeuner et, moins d’une heure après, il n’en restait plus que l’emballage ! Si des australiens nous avaient vus, ils n’auraient pas compris qu’on fasse tout un repas de ce qui n’est qu’un simple amuse-gueule pour eux. Mais on a été bien trop rapide pour qu’ils aient le temps de nous voir ! A 6$ les 140g (soit environ 35€/kg) après ristourne, on aurait peut-être dû le déguster un peu plus…

Pile à l'heure !

Pile à l’heure !

On ne s’est pas fait remarquer non plus le soir. Comme on avait prévu de se mettre à l’affût d’ornithorynques dès les premières lueurs de l’aube, on n’a pas voulu s’éloigner et on s’est risqué au camping sauvage. On est allé garer le 4×4 (vert foncé, ça aide !) dans une clairière qu’on avait repérée dans l’après-midi. Ni bruit, ni lumière, on s’est fait le plus discret possible. Seuls les wallabies nous ont vus ! On a levé le camp à 7h25 et on est entré sur le chemin de Fern Glade à 7h30, heure d’ouverture. On n’a pas croisé le ranger mais on a vu un agent d’entretien qui nous a dit, très sûr de lui «Vous ne verrez pas d’ornithorynque. Il est trop tôt, ils dorment.»

Le seul ornithorynque qu'on ait vu...

Le seul ornithorynque qu’on ait vu…

Lucie tremblait malgré son manteau, ses gants et son bonnet. Son souffle faisait de la vapeur… J’avais peur qu’elle fasse fuir les ornithorynques en claquant des dents alors j’ai préféré accompagner Chris. On est resté parfaitement silencieux mais l’agent d’entretien avait raison… On était à l’affut depuis à peine une demi-heure que, déjà, les premiers visiteurs arrivaient. Ils étaient tous plus bruyants les uns que les autres : de la petite famille qui allait jouer au bord de l’eau au chien qui aboie, en passant par les promeneurs bavards et les cyclistes rapides, les ornithorynques n’avaient pas la paix. Moi aussi, à leur place, je serais allé me coucher ! Notre matinée s’est terminée en apothéose avec le passage de coureurs de fond (amateurs !) à la démarche très pesante pendant près de trois quarts d’heure. Lucie dit qu’elle n’a pas claqué des dents mais elle a été dérangée par les mêmes visiteurs plus par deux bandes de canards qui retournaient la vase, qui barbotaient dans la rivière et qui sont même allés fouiller dans l’herbe à ses pieds. Bilan de notre affut : snif…

Cet opossum n'a pas été facile à déloger...

Cet opossum n’a pas été facile à déloger…

On a décidé de partir plus à l’ouest juste après avoir profité du barbecue de cet endroit qui, à défaut d’être tranquille, est très beau et très accueillant. Abrités du vent et de la bruine, Chris et Lucie ont apprécié leur repas chaud. Quand ils ont voulu jeter leurs peaux de bananes, ils ont découvert que la poubelle était déjà occupée : un opossum dormait à l’intérieur ! (vidéo en fin d’article) De crainte qu’il ne finisse à la déchetterie, ils ont essayé de le faire sortir. Pas si simple… Finalement, c’est un australien qui a réussi à le déloger à la manière forte avec une grande branche. (sans lui faire mal) Et dire que le petit inconscient ne nous a même pas remercié de lui avoir sauvé la vie… J’espère qu’il n’est pas retourné dans la poubelle après notre départ.

The Nut

The Nut

Notre deuxième étape a été Stanley, une petite ville au pied d’un énorme rocher. On n’est pas très intéressé par les villes alors on s’est tout de suite approché du rocher. De loin, il est époustouflant ; de près, il est impressionnant. On est allé tout en haut. Il y avait beaucoup de vent et la vue était superbe. Le sentier était très raide (430 mètres de long pour 143 mètres de dénivelé…) alors, à mi-hauteur, Chris a essayé d’attraper le télésiège. Raté !

Chris l'appelle «ragourou»

Chris l’appelle «ragourou»

On a fait une rencontre en haut du rocher. (video en fin d’article) Une fois de plus, Chris a la fierté d’avoir été plus observateur que Lucie. On ne sait pas (encore) comment s’appelle cet animal mais Chris lui a trouvé un nom : «ragourou». Comprenez «sorte de kangourou qui ressemble à un rat» ! Il a aussi trouvé une explication au fait qu’on puisse approcher si facilement les animaux australiens : il dit que quand on part en exploration, on manque de douche alors on se fond plus facilement parmi la faune locale. Lucie et moi on lui répond «Parle pour toi !». A Stanley, par exemple, on a encore affronté l’eau glacée (ou presque !) pour être propre.

Du miel de Tasmanie

Du miel de Tasmanie

On est allé à plusieurs points de vue mais aucun n’était aussi impressionnant que The Nut. Pourtant, on n’y a pas perdu notre temps. Au pied des miradors, un apiculteur local a installé des fausses ruches dans lesquelles il dépose ses pots de miel. Trop tenté, Chris lui a téléphoné, lui a demandé à pouvoir les goûter (pas possible, l’apiculteur était absent) et, sur les quelques conseils qu’il a pu obtenir, a choisi d’acheter un miel spécifique à la Tasmanie, du miel de Leitherwood. On a donc poursuivi notre exploration allégé de quelques dollars mais alourdi d’un pot d’environ deux kilos. (Il n’y en avait pas de plus petit.) Vous savez quoi ? Ce miel est super extra délicieux ! (Ouf !)

Green Point, face à l'océan indien

Green Point, face à l’océan indien

Toujours vers l’ouest, on a suivi la route jusqu’à la mer. On a profité d’un barbecue abrité pour manger (chaud !) face à l’océan indien. Mis à part Chris, qui a eu l’étrange idée de tourner le dos à une vague un peu aventureuse, on n’a pas mis un orteil dans l’eau. La mer était bien trop déchaînée et il faisait bien trop froid ! On a dormi dans notre 4×4 secoué par la furie du vent et décapé par des trombes d’eau avec le grondement des vagues en guise de berceuse. Frisquet mais sympa… Le lendemain matin, quelques surfeurs et surfeuses ont eu le courage d’aller glisser sur les vagues dans leurs combinaisons épaisses… On en a vu monter en voiture tous mouillés et partir vite fait, d’autre tenaient le choc plus longtemps… Nous, on a repris la route en fin de matinée pour repartir à Devonport pour que Chris et Lucie se remettent à chercher du travail.

Notre escapade dans le nord-ouest de la Tasmanie s’est terminée sur une nouvelle rassurante : Lucie a téléphoné à l’assureur et a appris que le chauffard de début mars (c.f. cet article) a été désigné responsable de l’accrochage. Le dossier est clos, elle n’aura rien à débourser. Quant à l’agence qui a employé Chris et Lucie pour les vendanges, il a fallu y retourner parce que les papiers de travail avaient été perdus. Après quelques difficultés, beaucoup de mauvaise fois d’un côté mais plus de persévérance de l’autre, le problème a pu être résolu. On a les deux fiches de paie et les précieux dollars ont été versé depuis.

Je suis tout désolé de n’avoir pu finir et poster cet article plus tôt. J’espère que vous voudrez bien m’en excuser… Je me mets tout de suite à l’oeuvre pour vous raconter comment Chris et Lucie cherchent, trouvent puis cherchent encore du travail.

Les manchots :

L’opossum qui dort dans la poubelle :

Le ragourou :

17 commentaires à Escapade dans le nord-ouest de la Tasmanie

  1. Michelle, le 07/04/2013 00:16:49 +10:00

    Ah ben mince alors, effectivement le ragourou existe, et même si ce n’est pas son vrai nom Chris est dans le mille, il a du rat pour la tête et la queue, et du kangourou pour le corps et les bonds.
    C’est comme pour les pingouins ou manchots (moi aussi je les appelle tous des pingouins) il y en a en Australie. Alors là vous nous en bouchez un coin.

    1. Lucie, le 12/04/2013 23:18:53 +10:00

      C’est super de voyager, on découvre plein de trucs !

    2. JSP1 Molière, le 06/05/2013 04:24:47 +10:00

      Justement en parlant de ça, il y a un nom pour désigner les personnes qui inventent des mots. Je ne sais plus ce que c’est. Quelqu’un peut m’aider ?

  2. Michelle, le 07/04/2013 05:17:32 +10:00

    Eh bien les Ardennais, vous hibernez ou quoi ? Saladolar s’est cassé le pompon pour vous écrire un super article avec photos, vidéos il attend vos commentaires. Serais-je la seule à ne pas dormir ????

    Ah sanglier de mon cœur, peux tu éclairer de nouveau ma lanterne. L’ornithorinque il dort sous une bâche ou est-ce un moule « statue ».
    Bravo aux photographe et vidéaste, ils en faisaient un boucan les petits manchots sous les planches, c’est rigolo leur cri.
    Pourquoi ne pas avoir tout simplement sorti l’opossum de son hôtel ou il avait trouvé gite et couvert. Vous pensez qu’il vous aurait mordu les mains ??
    Bon je reviendrais papoter, mais pour l’heure je veux laisser de la place aux autres…. Bisous.

    1. Lucie, le 12/04/2013 23:31:29 +10:00

      C’est que tous les lecteurs ne laissent pas de commentaires… Il y a la famille, les amis, les inconnus, les voisins, les connaissances, les voyageurs qui cherchent un bon plan sur le blog des autres, comme on le fait… Il y a les actifs et les furtifs ! A chacun sont style, on les aime tous.

      D’ailleurs, ça me fait penser à passer un message :
      Si vous avez envie de commenter mais que vous n’osez pas parce qu’on ne se connait pas personnellement ou pour toute autre raison… N’hésitez pas, commentez, ça ne pourra que nous faire plaisir !

    2. Saladolar, le 13/04/2013 00:16:23 +10:00

      Ce n’est ni une bâche, ni un moule mais c’est bien une statue. Une statue en pierre. C’est beau, hein ?

      Chris et Lucie ont eu raison de ne pas toucher à l’opossum. Une fois, il y en a un qui m’a mordu ne groin (à Melbourne) je ne suis pas près de l’oublier ! Pourtant, il n’avait pas serré bien fort ! Et ils ont de ces griffes… ils sont capables de rester agrippés à un arbre la tête en bas ! On en a vu quelques uns se battre, c’est pas joli. Mieux vaut se méfier quand ils ne sont pas de bonne humeur. Et lui, il n’était pas content du tout qu’on veuille le faire sortir de sa poubelle !

  3. Flore, le 07/04/2013 06:48:30 +10:00

    Le ragourou ne serait-il pas un pademelon?

    1. Lucie, le 12/04/2013 23:35:47 +10:00

      Possible, il est sur notre liste d’hypothèses. Veux-tu nous aider à éliminer les autres candidats ?
      On manque un peu de temps et d’électricité et d’Internet et d’avis d’un spécialiste… Si tu peux nous épauler, c’est volontiers !

  4. Michelle, le 07/04/2013 16:23:14 +10:00

    On ne sait pas s’il est de Melon ou de Tasmanie…wouaf wouaf wouaf…. mais…..

    Allons trêve de plaisanterie, et bravo à Flore qui après avoir fait de longues recherches a trouvé le nom de cet animal….car oui ça ressemble bien à ce qu’elle dit.
    « ragourou » me plaisait bien aussi.
    Bon dimanche et pour vous informer ce matin, ici, il fait -2°

  5. Val, le 07/04/2013 20:13:16 +10:00

    Merci pour tous ces commentaires et ces superbes photose qq part on est avec vous bisous frais des Ardennes val

    1. Lucie, le 12/04/2013 23:36:57 +10:00

      On est ravi que ça te plaise ! Merci pour ce commentaire !

  6. Sophie, le 07/04/2013 20:25:16 +10:00

    Du miel ? vous avez osez ! alors, il est meilleur que celui de Papa ?

    eh bien ! vous avez de nouveau loupé la chance de faire du surf en Australie !!! pas très téméraires les ardennais !

    effectivement le terme ragourou semble bien adapté à la facon dont l’animal se déplace, mais il va falloir que vous nous trouviez le nom de cet animal… un cousin de la gerbille ?

    1. Lucie, le 12/04/2013 23:40:45 +10:00

      Alors ça c’est une question piège… Je vais laisser Chris répondre ! ;-)

      Pour le surf… On va commencer par des vagues moins impressionnantes, un peu moins de rochers et surtout avec la présence de quelqu’un qui maîtrise bien le tout. Courageux mais pas téméraires… ;-)

  7. Michelle, le 07/04/2013 22:50:58 +10:00

    Pour info Sophie : Flore pense que le petit animal bondissant serait probablement un PADEMELON. Je crois qu’elle est dans le vrai.

  8. Marie-Christine DESSELLE, le 08/04/2013 04:13:32 +10:00

    Comme toujours de très belles photos et des vidéos on ne peut plus surprenantes ! Quel bonheur ce doit être de croiser la route de ces sympathiques petits animaux. Merci pour cette belle balade au coeur de l’Australie et bonne route à vous trois. Un gros bisou ardennais à Saladolar !

    1. Lucie, le 12/04/2013 23:46:43 +10:00

      Merci !
      C’est vrai que c’est un régal de les voir, d’autant qu’ils se montrent généralement au moment où s’y attend le moins ! Pourvu qu’ils continuent ! On se demande ce qui nous attend encore… Et on tâche d’avoir nos appareils prêts !

  9. Zina, le 13/04/2013 23:01:50 +10:00

    C’est dommage que vous n’ ayez pas vu la soties des manchons, un spectacle emouvant (j’en avais pleure’). Le premier sort de la mer pour voir « if the coast is clear », et par petits groupes de dix, ils rejoignent leurs nids, des petites dunes vertes… C’est vrai qu’il etait impossible de les photografer :-( Une scene qui se repete depuis la nuit des temps