Route vers Adélaïde

Posté par le 6 juin 2013 (du 26/05/2013 au 27/05/2013)
«Dans deux cents kilomètres, tournez à droite»

« Dans deux cents kilomètres, tournez à droite ! »

Cette fois ci, je vais remplacer Saladolar pour cette chronique… Il boude depuis que nous sommes partis du camping à coté du verger de pommes… Je pensais que ça lui passerait mais apparemment, toujours pas. Il ne veut plus rien raconter… Ça peut sûrement se comprendre… Mais commençons par le commencement, vous comprendrez bientôt toute l’affaire…

«Outch, ça n'avance plus !»

Outch, ça n’avance plus !

Nous avons repris la route le dimanche pour Adélaide. Le gérant du camping nous avait parlé d’un parc national à quelques kilomètres où il était possible de rouler en 4×4 dans le sable. Depuis le temps que nous voulions nous y essayer, c’était une occasion à ne pas louper. Nous avons donc fait un détour par le « Canunda National Park » qui s’étend le long de la mer. Au fur et à mesure que nous nous aventurions dans le parc, il y avait de plus en plus de sable sur la route. Nous nous sommes arrêtés sur un parking pour dégonfler les pneus pour que ça adhère mieux dans le sable. Le souci, c’est qu’il faut les regonfler après et pour éviter de rouler trop longtemps avec des pneus sous-gonflés, je ne les ai pas dégonflés autant que ce qu’il était préconisé. Nous avons continué et, assez rapidement, la route bitumée a complètement disparu : nous voyions toujours la piste mais il n’y avait plus que du sable. C’est moi qui conduisait (oui, oui, ça m’arrive… pour ceux qui ne le savent pas, Lucie préfère conduire donc bien souvent, je lui laisse le volant…). C’était facile, même amusant. Ça dérapait un peu mais ça roulait bien. La mer était toute proche et elle n’a pas tardé à se montrer. Il y avait déjà eu du passage, il y avait des traces de roues. D’un seul coup, ça s’est compliqué… même bien compliqué. La piste faisait un demi-tour assez serré et nous pouvions voir de belles ornières dans le sable, dans le virage. Confiant, j’ai continué à rouler normalement et là, le 4×4 s’est un peu ensablé. Plus moyen d’avancer. Un peu penaud, je suis sorti pour aller dégonfler les pneus comme il était préconisé de le faire… Arf, il y avait quelques spectateurs sur la plage… Nous avons dû passer pour de vrais touristes mais peu importe, il fallait bien sortir de là. Les pneus dégonflés, je suis remonté dans le 4×4 et j’ai à nouveau tenté de passer le virage : encore un échec. A ce moment là, si j’étais pastafarien, j’aurais prié le monstre en spaghetti volant pour qu’il me sorte de ce bourbier… A défaut, j’ai enclenché la marche arrière et espéré… ouf, le 4×4 a bien voulu reculer ! Lucie m’avait dit que j’avais trop braqué les roues et que c’est à cause de ça que nous nous étions ensablés… Vu qu’elle a de si bons conseils, je lui ai laissé le volant.

Il y a déjà eu du passage...

Il y a déjà eu du passage…

J’ai donc repris ma place très confortable de copilote et Lucie celle de pilote. Nous avions eu une chance de réussir à reculer, fallait bien y retourner, hein ! Lucie a donc tenté de passer le virage mais ce n’était pas mieux, le 4×4 s’est ensablé au même endroit ! Lucie a passé la marche arrière et appuyé sur l’accélérateur mais le 4×4 n’a pas bougé ! Rien de bien grave, elle n’appuyait juste pas assez sur l’accélérateur. Ouf, le 4×4 a bien voulu reculer. Cette fois, nous avons abandonné car après ce virage, il y avait une quinzaine de kilomètres dans les dunes et nous préférions ne pas rester bloquer en plein milieu…

«Saladolar, où es-tu ?»

«Saladolar, où es-tu ?»

Avant de rebrousser chemin, je suis sorti prendre quelques photos. Lucie s’est retournée dans la voiture pour appeler Saladolar pour qu’il prenne la pose… Mais où était Saladolar ? Nous l’avons bien cherché sur le lit : pas de Saladolar ! Après un temps de réflexion, il paraissait évident que nous l’avions oublié ! Nous étions maintenant sûrs de ne plus tenter la piste de sable, nous devions aller rechercher Saladolar !

Avant de repartir, Lucie a roulé un peu le long de la plage, dans le sable mouillé. C’était bien le virage qui nous avait posé des soucis car ici, le 4×4 avançait bien. J’ai quand même eu une frayeur quand elle fait demi tour et que, pour ça, nous nous sommes rapprochés de la mer… le 4×4 a fait de jolies traces ! La mer n’était pas loin, ce n’était pas le moment de s’attarder ici, notre 4×4 n’est pas amphibie ! Nous avons rejoint le début de la piste sans problème.

Nous réessayerons certainement de rouler dans le sable ailleurs mais pas tout de suite ! Et toujours à des endroits où il y a du passage ou alors avec d’autres 4×4 avec des conducteurs plus expérimentés.

Nous avions bien fait de ne pas nous entêter, la pluie était arrivée et la piste de sable aurait sûrement été encore plus compliquée ! De la pluie ? Pauvre Saladolar qui nous attendait sûrement dehors… Nous avons donc roulé une quarantaine de kilomètres pour aller le retrouver. Nous avions regonflé les pneus en chemin, à une station essence. A notre arrivée, Saladolar était là, sous un arbre, mais il n’était pas content du tout… L’arbre l’avait bien protégé et il ne sentait pas trop le sanglier mouillé… Vous savez maintenant pourquoi il boude et pourquoi je fais son boulot pour ne pas prendre trop de retard. Nous avons tout essayé, mais rien n’y fait. Si vous avez une solution… Ne vous inquiétez pas trop quand même, il ne fait pas la grève de la faim et il veut toujours bien poser pour nos photos. Il lui faut peut être un peu plus de temps pour nous pardonner…

Après ce détour, il était déjà presque 16 heures et nous devions encore passer à une auberge de jeunesse qui, nous l’espérions, aurait nos fiches de paie pour les carottes. Pas de chance, nos fiches de paie n’y étaient pas. On nous a dit que nous les recevrions certainement par mail. Il était maintenant presque 17h, la nuit tombant vers 17h30 / 18h, et nous avions encore presque 400 km à parcourir. Ça faisait un peu beaucoup et nous nous sommes arrêtés sur une aire près de la route pour dormir.

Le lendemain, nous avons roulé et notre GPS nous disait de rouler pendant plus de 200 km sans changer de route. Le fermier qui avait travaillé avec nous aux carottes nous avait dit que nous pourrions voir un Drop Bear, aussi appelé Thylarctos plummetus, à Murray Bridge, à coté d’Adélaïde (vous vous rappelez, c’est la bête qui ressemble à un koala et qui saute sur les gens et que pour s’en protéger, il faut mettre du Végémite derrière ses oreilles). Nous avons donc fait encore un petit détour pour tenter d’en voir…

L'abominable Bunyip

L’abominable Bunyip

Ne sachant pas où chercher dans la ville, nous avons été à l’office du tourisme. Nous avons été accueilli par une personne très sympa qui nous a parlé de plein de choses à voir à Murray Bridge et Adélaïde. A la fin, Lucie lui a demandé où se trouvaient les Drop Bears et après quelques instants, il a compris et nous a dit qu’il n’y a pas de Drop Bear ici mais un Bunyip (qui serait peut être un diprotodon), un créature féroce qui vit dans l’eau et dévore les animaux et les humains qui passent à proximité. Une pancarte dit que les aborigènes du 19ème siècle en avaient peur et contournaient tous les points d’eau où ils en soupçonnaient la présence… Même pas peur, nous, on a un Saladolar en rogne. Si le Bunyip nous attaque, il lui montrera qu’il ne faut pas trop chercher un sanglier ! En fait, le pauvre Bunyip a été enfermé dans une cage et il n’y avait donc rien à craindre. C’était peut être mieux ainsi car quand il est sorti de l’eau et qu’il a poussé son cri, les poils de Saladolar se sont hérissés… Le Bunyip était un adversaire un peu trop gros pour lui…

Après toutes ces péripéties, nous sommes finalement arrivés, entiers, à Adélaide ! Ouf !

Voici la rencontre avec le Bunyip :

12 commentaires à Route vers Adélaïde

  1. La Gélinotte, le 07/06/2013 01:02:00 +10:00

    Comment avez-vous pu oublier votre Saladolar et si longtemps encore, il doit être rudement calme, en tout cas il s’en rappellera longtemps. Si c’est comme mon bébé de quelques semaines que j’ai aussi oublié sous une caisse juste le temps de tourner mon caddie et de me rendre compte qu’il me manquait quelque chose, il m’en parle encore(il s’en souvient très bien). En plus il a fallu que vous lui donniez une seconde frayeur en lui présentant le Bunyip., Vous ne méritez pas de voyager avec lui !

  2. Flore, le 07/06/2013 03:17:55 +10:00

    Je suis entièrement d’accord avec La Gelinotte. D’ailleurs la déesse Arduinna vous a bien punis en vous condamnant à vous enliser dans le sable. Faut pas croire vous êtes partis loin mais elle vous surveille!!
    Quant à Saladolar, il a raison de se mettre en grève et de vous obliger à comprendre ce que serait la vie sans lui, comme ça j’espère que vous ne recommencerez plus! Yauque nem!

    1. Flore, le 07/06/2013 03:19:58 +10:00

      Pour ma part je serai magnanime : j’ai quand même accompli mes 2 votes quotidiens…

  3. Marie-Christine DESSELLE, le 07/06/2013 04:50:01 +10:00

    Parents indignes, oublier ainsi son rejeton sur le bord de la route ! Une chance que vous l’ayez retrouvé ce pauvre Saladolar. J’espère qu’il est remis de ses émotions et vous des vôtres car la journée a eu l’air d’être folklorique. Bonne continuation !

  4. Chris, le 07/06/2013 08:12:33 +10:00

    J’avais oublié de mettre la vidéo de la rencontre avec le Bunyip. C’est chose faite maintenant.

  5. Damien, le 07/06/2013 17:36:56 +10:00

    Qu’il est horrible, je comprends que les indigènes aient peurs, ce vert est tellement surnaturel !
    Pour votre prochain Paris-Dakar je vous recommande d’emporter des planches (à mettre sous les roues) et une pelle.

    1. Chris, le 09/06/2013 12:17:43 +10:00

      La pelle, on a déjà. Quant aux planches, on a dans le 4×4, au choix, du petit bois pour faire du feu ou les planches qui nous servent de sommier :-). Il nous a surtout manqué un peu de ténacité ce jour là mais bon, c’est peut être mieux ainsi ;-).

  6. Michelle, le 08/06/2013 01:48:24 +10:00

    Mon pauvre Saladolar, pendant que tes maitres faisaient mumuze dans le sable, tu étais seul, tremblant, pauvre petite chose abandonnée sous un arbre, peut être même très inquiet à l’idée de te faire enlever et ne plus jamais revoir les Ardennes. ça mérite une main courante auprès des services de la SPA pour abandon momentané d’un animal. Maitres indignes !!!! je comprends pourquoi tu boudes.
    Mais en réalité, boudes tu vraiment ?? ne serais tu pas plutôt sous le choc, traumatisé d’avoir cru voir pour la dernière fois les feux arrières du 4×4, et que tu n’arrives pas encore à surmonter ce que tu viens de vivre.
    Que ceci reste entre nous. « Même si tu es à peut prêt remis de tes émotions, continues de faire croire que ce n’est pas tout à fait le cas, afin que tes maitres culpabilisent un peu et t’entourent de toutes les attentions possibles, qu’ils te gâtent et te chouchoutent un maximum ».
    Obligés de faire ton travail de journaliste, ils font vraiment se rendre compte de l’importance que tu as dans cette expédition, et crois moi, ils ne risquent plus de t’oublier.
    A l’avenir, ils vont vérifier plutôt deux fois qu’une que tu es bien dans la voiture.
    Que serions nous devenus sans toi….. mais ouf…c’est du passé.
    Une grosse doudouce mon petit Saladolarditou.

  7. Delphine, le 08/06/2013 14:36:01 +10:00

    Coucou les cousins ,
    Ce bunyip a l’air vraiment féroce et affreux !!! brrrr
    Bon les cousins ,moi aussi je ne suis pas contente après vous ,c’est pas très sympa d’ avoir oublié Saladolar, et j’espère qu’il va faire vous la tête un p’tit moment , vous l’auriez bien mérité !!
    Saladolar ,je suis avec toi et je pense à toi ,tu as du te sentir abandonné et très triste !!!
    Aller ça va aller mieux maintenant ,je pense que tu peux demander tout ce que tu veux ,ils ne pourront pas te le refuser ,alors profite !!
    un gros bisou des Ardennes

  8. Phil Ose, le 10/06/2013 05:07:17 +10:00

    Bonjour tous,

    Réellement effrayant ce Bunyip, mais ce qui m’a le plus surpris, c’est de voir qu’il soit un monstre érudit, il comprend le français !!
    Sur la vidéo, on voit sortir de l’eau le Bunyip après que Lucie l’intima de montrer le bout de son nez, quel autorité notre Lucie.

    Mon pauvre Saladolar, heureusement qu’il y avait une grille robuste pour cloîtrer ce monstre ;-).

    1. Chris, le 11/06/2013 22:12:48 +10:00

      Peut être que le Bunyip n’a pas compris Lucie et qu’il n’est sorti de l’eau que parce qu’il a entendu une proie toute proche :-D…

  9. La Gélinotte, le 10/06/2013 06:17:22 +10:00

    Oui j’ai trouvé aussi étonnant ce monstre polyglotte, ce qui m’a fait le plus peur dans cette vidéo, c’est les deux ombres que l’on voit au fond de la cage