Coober Pedy

Posté par le 14 juin 2013 (du 05/06/2013 au 11/06/2013)
Coober Pedy vu de l'antre de l'araignée

Coober Pedy vu de l’antre de l’araignée

La route a été longue pour aller à Coober Pedy. Il y avait plus de 900 km à parcourir et nous étions assez pressés pour que Lucie commence au plus vite dans son boulot de serveuse. Nous sommes partis le mardi en début d’après midi après avoir envoyé un e-mail au restaurateur pour lui dire que nous arriverions le mercredi. Nous nous sommes arrêtés pour dormir à mi-chemin, à Port Augusta. Le lendemain, nous n’avions toujours pas de nouvelle du restaurateur, pas un seul petit e-mail. Lucie a téléphoné pour le prévenir de notre arrivée le jour-même et les problèmes ont commencé. Le restaurateur faisait comme si il n’était pas au courant que nous arrivions et nous a même dit qu’il avait déjà embauché quelqu’un ! Nous ne savions plus trop quoi faire : aller à Coober Pedy ou aller à l’est pour tenter la cueillette de citrons/oranges ? Le restaurateur avait dit qu’il n’y avait aucun problème pour me trouver du boulot sur Coober Pedy donc nous avons décidé d’y aller quand même. C’est la haute saison qui commence là haut. Nous espérions aussi que le restaurateur avait mal compris et que c’était bien Lucie qui était embauchée.

En route pour Coober Pedy

En route pour Coober Pedy

Nous avons donc fait le plein, quelques provisions et nous voila enfin partis pour le désert. Le paysage a vite changé. Nous sommes passés d’un paysage de ville cotière à un paysage très plat avec beaucoup de tout petits buissons. Nous nous attendions à voir de la terre sans végétation mais en hiver, le désert n’est pas si désertique que ça. Il y avait aussi des sortes de petites montagnes qui contrastaient avec ces étendues toute plates. C’était joli à voir mais après plus de cent kilomètres, c’était toujours à peu près la même chose. C’est vraiment spécial de rouler pendant des centaines de kilomètres sur une même route sans traverser de ville, juste quelques pompes à essence et parfois quelques maisons qui semblaient abandonnées. Pour rompre la monotonie, quelques émeus sont venus nous saluer mais ne sont pas pas restés assez longtemps pour que nous ayons le temps de les prendre en photo.

En approchant de Coober Pedy, le paysage changeait. Il y avait plus de collines et surtout, il y avait des tas de cailloux un peu partout. Ici, les mineurs sont les taupes d’Australie mais eux, c’est pour chercher des opales ! Ce n’est pas pour rien que Coober Pedy, une ville d’environ 3500 habitants, s’est auto proclamée capitale de l’opale.

Une fois dans la ville, nous avons directement été au restaurant, comme convenu le dimanche au téléphone. La version du matin s’est confirmée : pas de boulot pour Lucie. Le restaurateur a dit que ce n’était pas possible qu’il ait dit à Lucie de venir et encore moins qu’elle était embauchée et qu’elle avait dû mal comprendre… C’est quand même bizarre, quand Lucie avait répété tout ce qu’elle avait compris au téléphone et qu’elle lui a dit qu’elle allait acheter des vêtements pour le job, il ne lui ait pas dit qu’elle n’avait pas compris. Il nous a ensuite dit de revenir le lendemain pour qu’il nous aide à trouver du boulot.

Après avoir dormi dans un camping, nous sommes retournés voir le restaurateur et en un coup de téléphone, il nous a envoyé dans un autre camping pour travailler. Lucie a obtenu une journée d’essai le lendemain pour faire du nettoyage. Durant l’après midi, Lucie a rédigé un CV avec toutes ses expériences en Australie, dans la cueillette de fruit et le woofing. Nous voulions assurer le coup pour sa journée d’essai. Nous avons changé de camping à l’occasion pour dormir dans celui où allait travailler Lucie.

Le lendemain, réveil à 6h30. Lucie est partie travailler et moi je suis parti dans la ville pour essayer de trouver un petit boulot aussi. De mon coté, ça n’a pas été très fructueux. Il n’y a pas énormément de choses à faire dans la ville et sans parler anglais couramment, ça n’aide pas du tout. Quand je suis revenu au camping pour faire à manger, j’ai trouvé Lucie affalée dans le canapé de la cuisine commune. Sa journée était déjà finie et avait duré moins de 3 heures, ce qui n’était presque pas suffisant pour payer les quelques courses que j’avais faite en ville pour manger et encore moins pour payer les deux nuits de camping que nous avions réservées. Elle n’avait pas vu la gérante, elle n’avait pas eu de retour sur son travail et surtout, elle ne savait pas si elle était embauchée ! Lucie est allé à l’accueil du camping le soir pour avoir des nouvelles et nous avons appris que c’était calme en ce moment et que la gérante nous téléphonerait mardi (donc quatre jours après) si elle avait besoin de Lucie. Moins de trois heures de travail sur quatre ou cinq jours… Bref, le boulot à Coober Pedy, ce n’était pas encore ça.

Église catholique souterraine de St Peter et St Paul

Église catholique souterraine de St Peter et St Paul

Faute d’avoir du boulot, on a eu du temps pour visiter. Nous avons commencé par visiter une église sous terre. Construire sous terre a l’avantage de maintenir la température autour de 23°C tout au long de l’année, que ce soit durant le froid de l’hiver ou durant les températures très élevée de l’été (pouvant facilement dépasser les 40 °C). Nous avons ensuite été noodler, c’est à dire chercher des opales dans les tas de cailloux extraits par les mineurs. Il ne faut pas aller n’importe où car avec tous les trous que font les mineurs, ça peut être dangereux : il y a un endroit en ville fait pour les touristes. J’y ai creusé pendant une heure ou deux sans succès. Lucie somnolait pendant ce temps-là, allongée sur un tas de cailloux. Quant à Saladolar, les opales n’avaient pas l’air de beaucoup l’interesser.

Notre terrain de jeu pour chercher des opales

Notre terrain de jeu pour chercher des opales

En rentrant au camping le soir, une australienne, notre voisine, est venue nous voir. Elle avait remarqué que nous étions préoccupés et nous a proposé un thé dans son mini bus aménagé en camping car. Nous avons été dîner et au retour, nous avons été les rejoindre. Elle avait fait un excellent cake. Nous avons parlé à propos du boulot et elle a confirmé que l’Australie et le boulot, ce n’est plus le paradis. Nous avons passé une très bonne soirée et nous avons aussi appris une chose très intéressante : pour trouver des opales, c’est plus facile de les chercher sur le parking que dans les tas de cailloux car elles sont plus visibles (pas recouvertes de terre).

Le lendemain, nous sommes allés à un point de vue qui domine la ville et nous nous sommes faits attraper par une araignée… Pas une méchante araignée, rassurez-vous… En fait, il y a des pancartes pour monter au point de vue, nous les avons suivies et sommes effectivement arrivés sur une colline où nous pouvions voir une grande partie de la ville. Aussitôt la voiture arrêtée, une personne est venue nous voir et nous a rapidement dit qu’il était mineur d’opales et qu’il voulait nous en montrer. Nous l’avons suivi et nous nous sommes retrouvés dans un magasin… Mais nous avons ainsi vu de beaux bijoux faits avec ces pierres de toutes les couleurs. Nous avons ensuite compris que ce point de vue n’était pas le vrai point de vue de la ville. Le mineur habitait juste avant et avait ajouté plein de pancartes pour détourner le flux de visiteurs pour les amener sur son propre parking… Et dès qu’une voiture s’arrêtait, il sortait de chez lui pour ramener les visiteurs dans son antre !

Un if est peint sur le sceau

Un if est peint sur le sceau

Après avoir quitté l’araignée, nous avons été au vrai point de vue où l’on pouvait apercevoir un gros sceau avec un ifsi» en français) qui résume bien l’état d’esprit local : tous les mineurs espèrent trouver une opale qui les rendra riches mais la plupart n’ont pas d’autre choix que de faire un autre travail à coté pour vivre. A tout hasard, j’ai scruté le sol et j’en ai trouvées quelques unes ! Bon, ok, elles n’étaient pas très jolies et étaient toutes petites. Je ne pouvais pas espérer faire fortune avec. Nous sommes retournés plusieurs fois sur le parking à coté des tas de cailloux pour le public et effectivement, là aussi, nous trouvions des petites opales presque toujours blanches et sans couleur.

Nos premières opales

Nos premières opales

Nous avons aussi visité une ancienne mine qui n’était plus en activité depuis plusieurs dizaines d’années. Nous y avons appris plein de chose comme la façon dont se forment les opales, où est-ce qu’il y en a en Australie, les différents types d’opales… Et j’ai été fixé sur le fait que les opales que j’ai trouvées ne valaient rien : les opales noires valent plus chère que les opales transparentes qui valent plus chère que les opales blanches or les miennes sont presque toutes blanches… Et en plus, presque toutes mes opales n’ont pas le moindre reflet coloré. Bref, nous ne pouvions pas faire fortune avec nos opales mais elles ont une toute autre valeur pour nous.

Il n’y avait pas que les opales qui valaient le coup d’être vues à Coober Pedy. La ville est étrange. Il n’y a pas de pelouse, juste de la terre rougeâtre partout. Il y a de nombreux aborigènes qui errent dans la ville durant la journée et qui ne semblent pas avoir de travail. Et on trouve de drôles de choses dans la ville : des vestiges d’anciens tournages de films, des sculptures étranges, des couveuses pour sauver les bébés kangourous…

Viendez les dingos, même pas peur !

Viendez les dingos, même pas peur !

Pour notre avant-dernier jour à Coober Pedy, nous avons fait une ballade en 4×4 pour aller voir les Breakaway, des terres qui surplombent le désert qui s’étend à l’infini. C’était très impressionnant, un peu comme on peut voir la mer disparaître à l’horizon, ici c’était la même chose mais avec le désert. Nous avons aussi vu la plus grande clôture au monde, plus grande que la muraille de Chine, qui sert à empêcher les dingos, des sortes de chiens sauvages, de venir au sud et ainsi protéger les moutons. Cette clôture mesure 5600 km !

Un peu de peinture naturelle

Un peu de peinture naturelle

Et pour notre dernière nuit à Coober Pedy, nous nous sommes arrêtés à 15 km de la ville pour dormir à coté d’une rivière asséchée. Le sol était tout craquelé et il s’est mis à pleuvoir. Nous espérions ne pas rester embourber le lendemain… Ça s’est bien passé. En passant en mode 4×4, nous avons facilement rejoint la piste mais celle-ci était dans un drôle d’état. Il y avait de la boue partout et le 4×4 glissait un peu comme si nous conduisions sur de la neige. En roulant doucement, nous avons rejoint la route goudronnée sans encombre mais notre 4×4 était dans un drôle d’état ! Il était repeint !

Les Breakaways

Les Breakaways

Pour la suite, nous pensions continuer vers le nord mais après avoir passé un coup de téléphone, nous avons appris que nous ne pouvions pas renouveler la rego (une sorte de vignette) de notre 4×4 par téléphone et qu’il fallait que nous soyons en Nouvelle Galle du Sud (l’état de Sydney) pour le faire. Nous avons finalement fait demi-tour pour aller à Broken Hill, la ville de Nouvelle Galle du Sud la plus proche de nous et qui était quand même à plus de 900 km.

Nous avons décidé d’arrêter de chercher du travail en Australie et de recommencer le woofing afin de profiter de la fin de notre séjour ici pour découvrir le plus de choses possibles. Nous avons déjà eu une réponse pour du woofing à coté de Broken Hill chez des gens qui ont des chameaux, un perroquet en liberté, un émeu… Nous allons aussi manger végétalien !

Un commentaire à Coober Pedy

  1. marie-Jeanne, le 15/06/2013 00:06:35 +10:00

    Bravo et merci à Christophe pour ce magnifique reportage sur Coober Pedy. Saladolar ne daigne toujours pas reprendre son travail… il doit ressentir la déception de Lucie face à ce restaurateur peu scrupuleux!!!