Uluru et Kata-Tjuta

Posté par le 5 août 2013 (du 18/07/2013 au 21/07/2013)
Saladolar et Uluru

Saladolar et Uluru

Saladolar a un peu trop de boulot et d’a pris un peu trop de retard donc je vais l’aider un petit peu en écrivant quelques articles.

Après la mine, nous avons pris la route pour Uluru (nom aborigène), aussi appelé Ayers Rock (nom donné par les explorateurs européens), un énorme rocher au milieu du désert. Ce n’était qu’à un peu plus de 900 km… une broutille dans le référentiel Australien. Nous commençons à nous habituer à ces énormes distances et cela nous choque moins qu’au début de notre voyage. Il n’y avait qu’une quarantaine de kilomètres de piste depuis Mintabie (la mine) pour rejoindre la Stuart Highway, la grande route qui traverse le centre de l’Australie du nord au sud ou du sud au nord. Ensuite, toute la route était goudronnée.

En chemin, nous avons fait un détour par un village aborigène que notre mineur nous avait conseillé pour aller voir une galerie d’art aborigène et aussi le village en lui-même. Un permis est nécessaire pour aller dans la majorité des villages aborigènes mais vu que celui-ci cherche à vendre de l’art, ce n’était pas nécessaire. C’était étrange. Tout d’abord, les indications avec les horaires et le fléchage étaient écrits sur de simple bidons sans fioriture. Pour une galerie d’art, je pense que le minimum aurait été de faire des belles pancartes pour mettre en condition… Ensuite, dans le village lui-même, le fléchage ne nous a pas amené à la galerie d’art… Et enfin, nous avons eu la même impression dans ce village qu’à Coober Pedy et Mintabie : les aborigènes semblaient errer dans la rue et il était difficile de savoir si ils avaient un but précis. Il y avait aussi des chiens ou peut-être des dingos qui éraient également. Du coup, après avoir fait le tour d’un pâté de maison pour revenir au début du fléchage, nous avons préféré partir du village plutôt que de continuer à chercher la galerie d’art. Nous n’étions vraiment pas à l’aise. C’était très spécial.

Croisement d'un autre automobiliste

Croisement d’un autre automobiliste

Nous avons ensuite roulé, roulé, roulé et encore roulé. En Australie, quand on se trouve dans des coins isolés, la coutume veut qu’on salue tous les automobilistes qu’on croise sur la route en faisant un signe de la main. Depuis que nous avons quitté Adélaïde, nous saluons donc tous les conducteurs que nous croisons (au début, nous oubliions assez souvent). Selon les endroits où nous nous trouvons et le type de véhicule croisé, nous avons plus ou moins de réponses. Quand on fait de la piste ou qu’on croise des 4×4 un peu sales, on nous répond très souvent. Par contre, quand on est sur une grosse route goudronnée et qu’en face il y a des 4×4 plus propres que propre avec des grosses caravanes, on a beaucoup moins de réponses. Les conducteurs de camions répondent aussi assez souvent. Cette coutume vient du fait que dans les zones isolées où il y a peu de circulation, ça fait plaisir de croiser une autre voiture et aussi, en cas de problème, les gens s’arrêtent facilement pour vérifier que tout va bien. Je me demande ce que ça fera si on essaye de faire de même en France à notre retour… Il y a des gens qui ne vont pas dormir de la nuit en se demandant qui est-ce qui leur a dit bonjour en voiture :-).

"Bienvenue sur le territoire du Nord"

« Bienvenue sur le territoire du Nord »

Nous n’avons pas fait la route en une journée. Nous avons dormi sur une aire de repos et nous avons trouvé une belle différence par rapport aux autres états. Ah oui, j’ai oublié de vous dire. Nous avons changé d’état encore une fois. Nous sommes passés de l’Australie Méridionale (South Australia) au Territoire du Nord (Northern Territory). Dans ce sens, nous n’avons pas eu besoin de nous gaver de fruits et légumes pour vider notre 4×4. Pour en revenir à la belle différence, c’est qu’ici, nous avons l’impression d’être mieux accueillis. Dans les autres états, nous voyions un peu partout que le camping n’était pas autorisés. Ici, presque toutes les aires où nous sommes passés précisaient qu’on avait le droit d’y rester pendant 24 heures et donc qu’on pouvait tranquillement y dormir. C’est beaucoup plus plaisant.

Mount Conner, 300 mètres de haut

Mount Conner, 300 mètres de haut

Nous avons commencé à voir Uluru à plus de 100 kilomètres de l’arrivée. C’était impressionnant ! Mais bizarrement, plus on avançait, moins nous le voyions… En fait, ce n’était pas Uluru que nous avions vu mais le Mont Conner, une sorte de colline toute plate sur le dessus qui sortait de terre au milieu de nulle part. Nous avons aperçu Uluru, le vrai, quand nous étions à peu près à une trentaine de kilomètres.

C’est… très touristique… Juste avant le parc national où se trouve Uluru, il y a un village construit de toute pièce pour les touristes : Yulara. Il y a des hôtels, un camping, un supermarché, une pompe à essence… tout ce qu’il faut pour vivre sur place ou plutôt tout ce qu’il faut pour vider votre porte monnaie le plus vite possible… L’entrée pour le parc national coûte 25$ par personne et pour trois jours seulement. Il ne faudrait pas que certains touristes en profitent trop… Le camping était le plus cher que nous ayons vu en Australie : 36$ pour une nuit sur un emplacement sans électricité. Pour ce prix, il y a bien sûr une piscine (logique, au milieu du désert) mais quand on a que trois jours pour visiter le parc national, on essaye d’en profiter le plus possible sachant que les attractions les plus populaires consistent à aller voir Uluru quand le soleil se couche et quand le soleil se lève pour voir ce gros rocher rougir quand les rayons du soleil rasent l’horizon. Donc en fait, il faut payer 36$ pour arriver tard le soir et partir très tôt le matin. Heureusement, à ce prix, il y a quand même des douches chaudes. Il y a ensuite l’essence qui bat des records à 2,255$ le litre mais bon, c’est loin de tout donc pour l’essence, c’est normal. Étrangement, nous avons trouvé que les prix du seul supermarché à des centaines de kilomètres à la ronde n’étaient pas exorbitants.

Lucie profite de chaque pancarte pour faire une pause...

Lucie profite de chaque pancarte pour faire une pause…

Après cette première impression, nous sommes entrés dans le parc. Heureusement, pour 50 dollars, nous avions une carte des balades à faire en anglais… et en français. C’est d’ailleurs étrange que l’on pense à nous maintenant alors que durant les deux cents derniers kilomètres avant Uluru, il y avait des pancartes en anglais traduites en allemand, italien, japonais et aborigène mais pas français. Le parc était bien aménagé : il y avait un bâtiment avec une exposition à propos des aborigènes et il y avait de nombreux panneaux explicatifs un peu partout. Pas assez pour Lucie mais un peu trop pour moi. Les routes étaient en très bon état et tout était fait pour accueillir plein de touristes avec plein de parkings pour les bus. On a même vu un bus qui avait pour slogan « Maintenant, c’est comme ça qu’on voit l’Australie » (en anglais sur le bus) et ça résumait bien notre ressenti vis à vis de ce parc.

Nous avons donc approché Uluru de près. C’est vrai que c’est assez impressionnant de voir un rocher de plus de 300 mètres s’élever au-dessus du sol au milieu de la broussaille. Mais bon, bien que cela risque de faire grincer les dents des pro-australiens, nous nous attendions à plus impressionnant. Je pense qu’à force de voir Uluru dans des documentaires, sur de multiples sites Internet et en entendre parler partout, nous nous attendions à quelque chose d’encore plus grandiose. Peut être que le flux incessant de touristes y a aussi joué un rôle… Nous pensons que le premier explorateur a dû vraiment être impressionné par ce rocher.

Uluru lors d'un coucher de soleil

Uluru lors d’un coucher de soleil

Nous y sommes restés trois jours. Nous avons vu deux couchés de soleil sur Uluru et avons manqué un levé de soleil à quelques minutes près. Lorsque le soleil se couche, Uluru change de teinte et devient orange-rouge. C’est beau à voir surtout quand la lune se joint au rendez-vous. Nous avons profité d’un couché de soleil à l’opposé de là où il se couche pour voir Uluru en contre jour. Ça a son charme aussi et surtout, il y a moins de touristes car ce parking est désigné comme un parking pour les levers de soleil.

Des peintures aborigènes

Des peintures aborigènes

Nous avons fait le tour de la base d’Uluru, un peu plus de 10km sur du plat, et nous avons ainsi pu le voir sous toutes les coutures. A certains endroits, il y a des peintures aborigènes sur la paroi. Lucie voulait en voir depuis longtemps. J’étais un peu plus sceptique. J’ai du mal à voir ce qu’il y a d’intéressant dans ces dessins qui sont très simplistes. A certains endroits, il y a des énormes trous dans la surface d’Uluru. Il est aussi possible de monter en haut mais les aborigènes demandent à ce que les touristes n’y montent pas car l’ascension du rocher a une signification particulière pour eux, bien que nous n’en ayons rencontré aucun dans les parages. Nous n’y sommes pas montés. Nous avons un peu hésité mais la demande des aborigènes et la fatigue du soir nous ont poussés à rester en bas.

Les Monts Olga

Les Monts Olga

Dans ce parc national, il n’y a pas que Uluru. Il y a aussi un amas de 36 rochers à une cinquantaine de kilomètres : les Monts Olga (ou Kata Tjuta en aborigène). L’un de ces rochers, le mont Olga est plus haut qu’Uluru d’environ 200 mètres (mais il est beaucoup plus petit en surface). Nous avons fait une balade dans une gorge où les parois sur les cotés étaient très abruptes et très hautes. Le chemin, bien large pour faire passer plusieurs personnes de front, était à l’ombre tout au long de la gorge : il ne faisait pas très chaud et un courant d’air venait accentuer cette sensation de froid. Il y avait une autre balade à faire, plus longue, mais nous avions suffisamment fait le tour du parc à notre goût.

Des dromadaires sauvages

Des dromadaires sauvages

Les animaux du parc étaient très discrets. Trop même. Nous n’en avons pas vu durant nos balades : juste quelques oiseaux et une chenille. Mais en quittant le parc le dernier jour, nous avons vu nos premiers dromadaires sauvages ! Nous étions en voiture mais avons fait un arrêt pour les observer quelques instants. Ils se baladaient en bande et prenaient leur dîner. Ils étaient un peu trop loin à mon goût mais nous étions tout de même très heureux de cette rencontre.

Après ces trois jours, nous avons un avis mitigé sur Uluru. C’est très beau mais ça le serait encore plus si c’était un peu plus calme et un peu moins bitumé. Nous avons ensuite repris la route pour une petite distance : un peu plus de 300 kilomètres pour aller voir Kings Canyon.

Uluru, 348 mètres de hauteur

Uluru, 348 mètres de hauteur

13 commentaires à Uluru et Kata-Tjuta

  1. marie-Jeanne, le 06/08/2013 03:04:38 +10:00

    Je comprends que Saladolar soit découragé : il faut dire que depuis début juillet, il n’y a plus beaucoup de commentaires… Tout le monde n’est tout de même pas parti en vacances!!!
    Heureusement que Chris garde le moral, il a dû prendre la relève pour nous faire découvrir Uluru qui a l’air d’être un lieu très célèbre et très touristique.

    1. Saladolar, le 09/08/2013 19:24:17 +10:00

      Ah, ça, c’est bien vrai ! Je vous ai connus plus actifs dans les commentaires !

  2. Flore, le 06/08/2013 04:30:17 +10:00

    En France aussi une certain catégorie d’usagers de la route se font systématiquement un signe en se croisant : ce sont les motards!

    C’est bien d’avoir respecté les croyances des aborigènes. Mais éclairez ma lanterne : quelle est la signification de cette ascension pour eux?

    1. Lucie, le 09/08/2013 19:02:26 +10:00

      Ils voient l’ascension par les étrangers comme un acte de conquête. Eux disent de jamais monter.

  3. La Gélinotte, le 06/08/2013 04:36:21 +10:00

    Uluru est rouge, chez nous Népieux est tout vert avec encore aujourd’hui un arc en ciel au dessus de sa tête.
    Christophe il va falloir que tu apprennes l’histoire de l’art Aborigène, simplistes les dessins, je trouve que tu y vas fort.

    1. Lucie, le 09/08/2013 19:03:39 +10:00

      A chacun son opinion.

  4. Damien, le 07/08/2013 19:31:33 +10:00

    En effet Flore, le salut sur route se réalise entre motard en France (par un V de la main gauche), cela tend à se perdre dans les zones urbaines mais est toujours très actif partout ailleurs.
    Peut-être les aborigènes utilise-t-il cette montagne comme passage à l’age adulte ?
    Perso j’aime bien leurs dessins, c en général très symétriques ;)
    Damien

    1. Lucie, le 09/08/2013 19:13:26 +10:00

      Non, cette montagne n’est pas utilisée seulement pour le passage à l’âge adulte mais tout au long de la vie. Les formes et les couleurs d’Uluru servent de support à des légendes dont les morales servent à transmettre le savoir de génération en génération. Quelques unes de ces légendes sont partagées avec les visiteurs par le biais de panneaux mais je sens que les aborigènes en ont énormément d’autres.

  5. Michelle, le 08/08/2013 19:33:11 +10:00

    En plus des vacanciers, il y a ceux ou celles (dont je fais partie) qui ne se manifestent plus beaucoup. Oui, il se peut que ça décourage notre Saladolar lui qui se donne tant de mal pour nous faire vivre leur voyage. Il se peut aussi qu’il commence à avoir le mal du pays, et peut être craint-il que la récente tornade a fait quelques dégâts dans la foret Ardennaise.
    Sur ce point je te rassure mon beau sanglier, la forêt est toujours aussi touffue, et tes congénères et cousins n’ont pas eu à souffrir de ladite tornade.
    En ce qui me concerne, les travaux m’ont beaucoup monopolisé et sapé mon tonus, mais je vais me reprendre bien vite, et essayer de remonter là ou je vous ai abandonné.
    Merci de tout cœur pour vos merveilleux articles, et à très très bientôt c’est PROMIS !!!
    Un gros bisou à tous les 3.

    1. Saladolar, le 09/08/2013 19:33:47 +10:00

      Hein ? Quoi ? Une tornade ? Où ça une tornade ? J’espère que ce n’était pas trop grave… Nous aussi on a vu des tornades : il y en avait souvent qui se formaient sur la piste devant nous et qui disparaissaient en quelques secondes. Lucie voulait les prendre en photo mais elle n’en a pas eue une seule !
      Bonne lecture,
      A bientôt aussi.

  6. Michelle, le 10/08/2013 18:01:14 +10:00

    Il ne faut pas s’inquiéter Saladolar. Oui, petite (et soudaine) tornade le 27 juillet dans le coin. Ici envol de quelques tuiles sur les toits (chez moi rien, ouf), sur les routes quelques arbres sont tombés mais apparemment sans dommage. Nico a pu mettre en pratique sa formation de JSP pour parer au plus vite à la sécurité des usagers de la route avec l’aide de son père, et dégager la route.
    J’en profite pour dire un grand bravo aux bénévoles !!

  7. Zina, le 16/08/2013 05:56:31 +10:00

    Hey, les explorers!

    J’ai passé trois jours magiques a’ Uluru, c’est un endroit sacre’ pour les aborigenes, et leurs femmes ne doivent pas s’en approcher… Son changement de couleur (6) selon les moments de la journee est quelque chose de magnifique! Un cocktail party et diner sous un ciel super etoile’ au beau milieu du desert n’a pas d’egal… peut etre un peu touristique, mais tres romantique!

    Bonne continuation les aventuriers!

  8. Michelle, le 17/08/2013 02:13:41 +10:00

    Merci Zina d’avoir apporté des précisions sur Uluru. C’est donc bien un lieu sacré pour les aborigènes, et uniquement ces messieurs.
    Lucie et Chris, vous avez eu raison de respecter leur souhait en ne cherchant pas à escalader ce mont. Les trous sont peut être destinés à déposer une offrande à je ne sais quelle divinité, mais bon à chacun sa croyance c’est tout à fait normal.
    Je ne doute pas que le coucher -ou le lever- de soleil sur cette pierre rouge doit être un moment magique et la photo de ce gigantesque mont qui se découpe sur l’horizon et le ciel bleu une vraie merveille. Vu de près on ne peut pas rester insensible à la beauté de ce lieu.
    Je suis sure que même Saladolar en est resté bouche bée. Que de souvenirs à raconter à ses petits cousins Tartasuq et Cacassakunu au retour !