Une route vers le sud parsemée de fossicking

Posté par le 3 octobre 2013 (du 24/08/2013 au 01/09/2013)
"Ca ne sent pas aussi bon que les champignons !"

« Ca ne sent pas aussi bon que les champignons ! »

Après notre petite semaine très agréable chez Marianne, il était temps de reprendre la route pour continuer notre découverte de l’Australie. Nous avions réfléchi à la route à prendre : soit nous passions par la côte où nous pourrions profiter de la mer (et de la foultitude de touristes), soit nous passions par l’intérieur des terres… j’avais repéré quelques endroits intéressants où il était possible de chercher d’autres pierres semi-précieuses… Il fallait bien amortir notre équipement donc le choix a été vite fait : la route du fossicking. La mer, ce sera pour un peu plus tard.

Black mountains

Black mountains

Bien que nous n’aimons pas beaucoup revenir sur nos pas, nous n’avions pas d’autre solution. Nous avons emprunté la même route qu’à l’aller entre Cooktown et les abords de Cairns. Nous sommes donc de nouveau passés devant les Black Mountains. C’était aussi impressionnant qu’à l’aller : un immense tas de gros rochers noirs qui forme une montagne ! En lisant les panneaux, nous avons appris que la pierre n’est pas noire, la couleur vient d’un lichen qui recouvre les rochers.

Cascade de Homerule

Cascade de Homerule

Nous avons ensuite fait un petit détour pour aller voir une cascade (Home Rule Waterfalls). Le gérant du camping de Mount Carbine nous l’avait conseillée et Marianne aussi. Ce fut un peu compliqué à trouver. Nous avons dû demander notre chemin deux fois ! Et une fois que nous avions trouvé le début de la balade qui menait à la cascade, nous n’étions pas au bout de nos surprises… le chemin était interminable, montait, descendait puis remontait… nous marchions à coté d’un gros tuyau dans la forêt tropicale. Quand nous avons enfin atteint la chute d’eau, nous étions contents de voir qu’elle était grande et belle. Il n’y avait pas de crocodiles dans le coin et l’eau formait une belle cuvette. Lucie n’a même pas voulu tremper les pieds « Trop froid ». Je n’ai pas nagé mais je me suis quand même mouillé complètement. C’était rafraîchissant et effectivement pas très chaud quand même… Il n’y avait personne d’autre dans les parages. Nous serions bien resté plus longtemps mais il y avait encore beaucoup de marche à faire pour repartir. Nous avons dû profiter de cette cascade un peu plus d’une heure.

Un drôle d'oiseau

Un drôle d’oiseau

Nous avions décidé de retourner dormir à Mount Carbine, le camping le moins cher mais le plus agréable que nous avons rencontré en Australie. Nous y sommes arrivés quand il faisait déjà noir… mais ce n’était pas un problème. Le gérant nous a trouvé un bon emplacement et a dit à Lucie qu’il nous montrerait des oiseaux qui dorment dans le coin le lendemain. Et effectivement, le lendemain, nous avons découvert des oiseaux que nous n’avions encore jamais vu. Ils se trouvaient juste dans l’arbre en face de notre 4×4 mais ils n’étaient pas faciles à voir, ils étaient à peu près de la même couleur que l’arbre. Ils appartiennent à la famille des Podargidae (frogmouths en anglais).

Nous sommes passés une nouvelle fois à coté de Cairns, la grande ville du Nord-Est de l’Australie mais n’y sommes pas entrés. Nous avons beaucoup plus de bons souvenirs des moments loin des villes et vu que notre temps était compté, nous avons préféré faire l’impasse sur Cairns.

Non, ce n'est pas un bout de verre... c'est un petit topaze...

Non, ce n’est pas un bout de verre… c’est un petit topaze…

Notre première étape de fossicking ne s’est pas faite là où nous l’avions prévue. En nous rendant dans une petite rue de Innot Hot Spring qui devait nous mener au gisement de topaze, nous sommes tombés sur une barrière fermée sans la moindre indication concernant le fossicking. Nos informations n’étaient peut être plus bonnes et nous avons décidé de faire un petit détour pour aller chercher notre topaze ailleurs, à O’Brien Creek, dans une grande ferme, à coté de la petite ville de Mount Surprise, où il y avait un camping rustique (l’eau de la douche était chauffée au bois) prévu pour les fossickeurs. Des petits lézards blancs se promenaient dans les toilettes le soir. Nous avons cherché le topaze dans la rivière asséchée. Nous avons trouvé quelques spécimens mais seulement des bouts transparents, aucune lueur bleutée dedans. Au final, ce n’est pas très joli, ça ressemble à des petits bouts de verre… Ca serait certainement plus joli en les taillant mais la plupart de nos topazes ne s’y prêtent pas. Les chemins qui arpentaient le coin étaient parfois très défoncés… Lucie s’en est plûtot bien sortie avec le 4×4 pour éviter les énormes crevasses. Il était aussi possible de trouver de l’aigue-marine dans le lit de la rivière mais nous n’en avons point vue.

Un petit lézard blanc

Un petit lézard blanc

Péridot or not péridot ?

Péridot or not péridot ?

Notre planning était bien chargé, nous ne pouvions pas trop traîner. Le lendemain, nous étions à nouveau sur la route pour nous diriger vers Chudleigh Park, une autre grande ferme dont le terrain était imprégné de Péridot. Ce qui était bien, c’est qu’on pouvait dormir sur place et gratuitement. J’avais vu sur internet qu’il fallait aller demander la permission au gérant de la ferme ce que nous avons fait… mais après avoir conduit plusieurs kilomètres dans la ferme (les fermes ici sont immenses) et avoir passé je ne sais plus combien de barrières, nous ne nous sommes pas fait très bien acccueillir… Apparemment, ce n’était pas la peine de demander la permission… si on avait su… Nous sommes arrivés le soir. Lucie est resté à la voiture pendant que j’essayais de creuser pour trouver ces fameux cailloux verts. Rien de rien. Il y avait juste une autre caravane dans le coin et nous n’avons vu personne en train de creuser donc nous ne savions pas vraiment où aller… Le lendemain, j’ai continué à creuser… j’ai trouvé quelques paillettes vertes mais rien d’intéressant. Je suis allé demander à l’autre caravane si ils avaient trouvé des choses mais non, pas de péridot et ils n’avaient pas l’air d’être mieux informés que moi. En fin de matinée, je suis tombé par hasard sur un endroit avec plein de trous dans le sol ! J’ai essayé à mon tour de les continuer mais je n’ai rien trouvé non plus. Il y avait plein de cailloux qui ressemblait à du gruyère avec de la matière verte à la place des trous. Je ne sais pas si c’était de la péridot mais dans tous les cas, cette matière n’était pas assez homogène pour être interessante. Tant pis pour la péridot, j’ai abandonné. J’ai quand même ramené un de ces cailloux avec plein de « bulles » vertes dedans mais je ne sais pas si je vais pouvoir le ramener en France… Il est assez gros et pèse son poids…

Des pierres de lune qui ont besoin d'un bon lavage...

Des pierres de lune qui ont besoin d’un bon lavage…

Le soir même, nous avions déjà changé de terrain. Nous étions à Moonstone Hill, à une vingtaine de kilomètres de la grande ferme. Comme son nom l’indique, c’est une colline avec des pierres de lune dans le sol. J’en avais déjà trouvées quelques unes le soir et le lendemain, j’en ai trouvées beaucoup plus, de quoi remplir un demi-sac à sandwich. Lucie aussi s’y est essayée et en a trouvées beaucoup aussi. Malheureusement, presque toutes les pierres sont fissurées. Pourtant, quand j’en voyais des grosses dans le sol, je les dégageais à la brosse à dent… Nous sommes repartis en fin de matinée, nous avions suffisamment de spécimens de pierres de lune (la limite de poids en avion risque d’être problématique).

Des pierres de lune au soleil

Des pierres de lune au soleil

Ha oui, j’ai oublié de parler de l’état de la route… Depuis une centaine de kilomètres, et pour encore une centaine de kilomètres, nous alternions entre route bitumée et piste. Nous en étions arrivé à jouer à celui qui donnerait le bon nombre de kilomètres de route bitumée/piste à chaque fois que ça changeait. Nous ne comprenions pas pourquoi c’était fait ainsi plutôt que de bitumer une grande portion de la route et laisser le reste en piste. Je me demandais si c’était pour soulager les voyageurs car je peux vous dire que revenir sur le bitûme nous enchantait et que nous faisions un peu la grimace lorsque la route redevenait de la piste… Nous avons appris plus tard (à notre prochain woofing) que le gouvernement donnait des sous chaque année pour cette route mais pas suffisamment pour la bitumer complètement donc les portions de route en mauvais état étaient bitumées en premier ce qui provoquait cette alternance route-piste-route-piste…

Porcupine National Park

Porcupine National Park

Pour la suite, nous avons choisi de rallonger notre parcours de quelques kilomètres pour ne rouler que sur de la belle route. Nous sommes passés à coté du parc national Porcupine où nous avons vu une jolie gorge à partir d’un point de vue. Nous avons roulé, roulé, roulé… Il y avait beaucoup de gens sur les aires de repos, un peu trop à notre goût. Nous espérions toujours que la suivante serait moins bondée pour y dormir et nous sommes arrivés dans le Blackwood National Park où il y avait un petit parking un peu reculé où nous pouvions dormir. Il n’y avait personne… Par peur d’attirer les caravanes, nous avons profité des arbres et de la couleur de notre 4×4 pour nous faire le plus discrets possible. Je ne sais pas si beaucoup de monde nous a vus mais en tout cas, personne n’est venu nous rejoindre.

Tel un caméléon...

Tel un caméléon…

Les cailloux de Lucie (un saphir bleu, un vert et d'autres cailloux non-identifiés)

Les cailloux de Lucie (un saphir bleu, un vert et d’autres cailloux non-identifiés)

Notre timing était bon, nous étions à une centaine de kilomètres de notre prochain woofing un jour en avance. Nous en avons profité pour aller sur une autre zone de fossicking : Glenava. Il y avait des saphirs dans le sol ! Malheureusement, j’ai eu beau creuser et tamiser le soir et le matin, je n’en ai pas trouvé un seul. Un homme est venu nous parler et lui, il les cherchait en scrutant le sol. On l’a vu passer dans un sens puis environ une demi-heure ou une heure plus tard, il est revenu et nous a montré un petit saphir qu’il avait trouvé. Nous nous sommes alors mis à scruter le sol aussi. Je n’ai rien trouvé non plus mais Lucie a trouvé quatre ou cinq tout petits saphirs. Nous avons apprécié parler avec cet homme mais nous étions presque en retard pour notre rendez-vous. Et on devait encore prendre une douche pour arriver tout frais chez nos hôtes. Le soleil avait bien chauffé nos douches solaires, même un peu trop. L’eau était trop chaude, nous avons dû ajouter de l’eau froide dedans. Pendant que Lucie commençait à se laver, notre nouvel ami est revenu nous voir pour nous montrer un très joli saphir qu’il avait trouvé dans les tas de cailloux abandonnés par d’autres fossickeurs… Ou plutôt, il n’a montré ce caillou qu’à moi car Lucie était trop occupée à tourner autour de la voiture pour se cacher… Trop passionné par les saphirs, il n’a rien remarqué.

Nous sommes arrivés à Rubyvale un petit peu en avance mais nos hôtes nous attendaient déjà devant le bureau de poste.

3 commentaires à Une route vers le sud parsemée de fossicking

  1. marie-Jeanne, le 04/10/2013 01:13:30 +10:00

    Pas vraiment évident le travail de fossickeur!!!
    Ce n’est décidément pas facile de s’enrichir en Australie :-)
    Heureusement qu’entre temps vous profitez du paysage : les Blacks Mountains, la cascade de Homerule…merci pour ces magnifiques photos.

  2. La gélinotte, le 04/10/2013 02:21:46 +10:00

    Vous êtes sûrs que vous êtes encore sur terre, en voilà des drôles de bêtes.

  3. Michelle, le 19/10/2013 16:36:37 +10:00

    Coucou vous 3. Saladolar se fait discret, mais je pense que la chaleur y est pour beaucoup. Et puis il doit se demander quel est l’intérêt de chercher des « cailloux ». Des truffes, des glands au moins c’est comestibles mais des pierres ??? il ne comprendra jamais l’être humain.
    Que d’expérience en tous genres au cours de votre voyage, que d’observations enrichissantes puisque vous les mettez même en pratique. Eh oui, le 4×4 se confond bien avec les arbres tout comme votre oiseau bizarre se marie parfaitement avec le tronc de l’arbre. Il faut avoir l’habitude pour découvrir ces animaux ou oiseaux « caméléons ». Rigolo ce petit lézard blanc, mais je trouve les nôtres plus jolis.
    Bravo à Chris pour avoir eu le courage de faire trempette dans la cascade. Si Lucie n’y a pas trempé le gros orteil ni Saladolar le bout de son groin c’est vraiment que l’eau était froide.
    Comme dit Marie Jeanne « ce n’est pas facile de s’enrichir en Australie » c’est certain, mais vous reviendrez riches de ce que vous aurez vécu, vu, touché….ce sera INOUBLIABLE et combien enrichissant.
    Face à l’immensité de l’Australie, de son paysage, de ses déserts, vous allez vous sentir à l’étroit en France. Bon courage pour la suite du voyage…. et continuez à glaner quelques pierres, elles sont si jolies.
    Une pensée à nos 3 courageux baroudeurs.