Une semaine sur la Grande Barrière de Corail

Posté par le 7 novembre 2013 (du 16/09/2013 au 23/09/2013)
En tenue de snorkeling

En tenue de snorkeling

Great Keppel Island est une île située à l’extrémité sud de la Grande Barrière de Corail, face à la petite ville de Yepoon. Elle comporte seulement une dizaine de terrains bâtis et deux énormes complexes hôteliers. Heureusement pour nous, les touristes boudent le mois de septembre. Il fait déjà presque trente degrés mais l’été et les vacances n’arrivent que plus tard. Tant mieux ! Tous les matins, un ferry relie le continent à l’île. Il ne prend que des piétons, toute une aventure pour nous ! On a voulu être sur place dès la veille pour être sûr de ne pas le manquer. Comme Chris et Lucie ont eu un peu de mal à quitter le château, on est arrivé un peu tard à Yepoon. À 20h, tous les campings étaient déjà fermés et, pour certains, depuis un moment. On a beaucoup tourné dans la ville et les environs mais on n’a trouvé nulle part où dormir. Finalement, on s’est installé dans un camping et Chris a laissé un message pour dire qu’il irait payer le lendemain matin. Les gérants ont dû le lire parce qu’ils sont venus nous voir avant même que la réception ne soit ouverte ! Ah, la confiance règne… Mais ce n’était pas notre première surprise de la journée.

Mise à l'eau

Mise à l’eau

Chris a ouvert les yeux avant que le réveil ne sonne et il a vu un message sur son téléphone : nos hôtes sur Great Keppel Island faisaient un aller-retour en bateau et nous proposaient de faire l’économie d’un billet de ferry… « Lucie, réveille-toi, il faut qu’on soit à l’embarcadère dans une heure et demi ! » Pour que vous puissiez bien vous représenter la tête de Lucie, sachez qu’il était 6h30, que les sacs n’étaient pas tout-à-fait prêts, qu’il y avait du linge en train de finir de sécher sur les fils, que la nuit de camping n’était pas encore payée et que le trajet jusqu’à l’embarcadère prenait une petite demi-heure. Ils ont essayé… Mais ils n’ont pas pu. Lucie a téléphoné pour prévenir qu’on prendrait le ferry à 10h30 comme prévu mais Margaret lui a dit que son mari Zed s’apprêtait à faire un deuxième aller-retour et qu’il pourrait nous prendre entre 9h00 et 9h30. Cette fois, on était à l’heure. En avance, même. Sauf que notre taxi-bateau était en avance aussi. Pas le temps de vérifier une dernière fois qu’il ne restait rien de valeur visible dans notre voiture. À 9h05, on était entassé dans la voiture de Zed (deux places pour 3 humains et un sanglier) et nos bagages étaient dans le bateau, sur la remorque. Il fallait baisser la vitre pour ouvrir la portière du passager et notre conducteur était à pieds nus… Je me suis demandé dans quoi je me trouvais embarqué. Avant de mettre le bateau à la mer, on a fait un premier arrêt à la station service (pour le bateau !) et un deuxième arrêt au bord de la route, près d’un gros tas de bottes de paille. Une fois le bateau enseveli sous la paille, on est enfin allé sur l’eau. Au début, c’était calme. Après, Zed a poussé la manette des gaz et le bateau s’écrasait sur toutes les vagues. On était arrosé d’eau salée, plus secoués que quand on roulait sur la piste et Lucie peinait à retenir son sac qui, poussé par celui de Chris, était en partie par-dessus bord. On a fait une pause à mi-parcours pour que Chris aille récupérer une botte de paille – presque – tombée à la mer. Il n’était pas à l’aise mais il n’y a pas eu de « plouf » et Lucie en a profité pour mettre ses affaires plus à l’abri. Zed nous a dit qu’il avait vu des baleines le matin-même. On a ouvert les yeux bien en grand mais on n’a pas eu la chance de les voir.

Le sable est partout.

Le sable est partout.

Quand le bateau a touché le sable de l’île, Chris et Lucie ont tout de suite été mis dans le bain : « Ici, vous êtes sur une île, vous n’aurez pas besoin de vos chaussures ! ». Margaret est venue nous chercher avec une voiturette comme en ont les golfeurs et nous a conduits jusqu’à notre chambre : le bungalow n°1. L’ambiance est très détendue. On a du sable plein les pieds ? Ce n’est pas grave, on entre quand même, on ne va pas s’embêter à s’essuyer les semelles ou à se déchausser ! Un petit creux ? Le réfrigérateur est en libre service ! Il faut un peu de temps pour s’habituer…

Chris jardine.

Chris jardine.

Le premier jour, Chris et Lucie n’ont pas eu de travail, ils se sont contentés de prendre leurs marques. La maison est jolie et confortable, ses habitants sont sympathiques, l’île est superbe, la plage est déserte, le temps est beau et la mer est un peu frisquette. Le deuxième jour, ils ont fait du jardinage. La paille apportée la veille devait être étalée dans le jardin, pour réduire l’évaporation de l’eau et enrichir le sol. Quel boulot ! À 8h, le soleil tapait déjà fort et, même en suivant l’ombre des arbres, la chaleur était dure à supporter. Ils ont été soulagés quand ils ont eu terminé. Le lendemain, ils sont devenus peintres. À l’intérieur, avec un ventilateur et même de la musique, ils ont repeint pendant toute la journée les murs et le plafond du garde-manger en gris. Nos hôtes étaient très contents de leur travail. En fin d’après-midi, on est allé faire du snorkeling pour la première fois. À seulement quelques minutes à pieds de la maison, il y a une petite plage et un récif de corail. On a mis masques et tubas et on s’est jeté à l’eau. D’après nos hôtes, il n’y a aucun danger à snorkeler ici. Ils nous ont dit que les pluies abondantes sur le continent avaient fait grossir les rivières, que ça avait adouci l’eau de mer et tué le corail, que c’était normal et que le corail allait revenir. Zut, pas de chance pour nous ! C’était très beau quand même. On photographiait dans tous les sens. Corail, raies, poissons… Malgré sa combinaison, Lucie a eu plus vite froid que Chris et moi alors elle a dû sortir avant nous et elle n’a pas vu la tortue.

Comme Chris et Lucie ont peint toute la journée, ils ont eu la journée du lendemain en repos et on a pu aller faire une grande promenade. Après avoir eu bien du mal à trouver une carte de l’île, on s’est enfin mis en marche. On était parti depuis à peine un quart d’heure quand on a fait notre première halte : il y avait du bruit dans les broussailles. On a sorti les appareils photo et mitraillé un énorme lézard qui s’imaginait peut-être qu’on ne le voyait pas. Au bout d’un moment, il s’est décidé à s’éloigner dignement, d’une démarche presque hautaine. On était heureux comme tout. Lucie s’apprêtait à repartir mais Chris fixait le sous-bois. Le même bruit de feuilles mortes froissées avait repris, et pas là où était parti le lézard. Je suis allé fureter avec Chris et on a eu la surprise de découvrir un magnifique petit échidné ! Lui aussi a eu droit à une longue séance de mitraillage photo. Chris l’embêtait tellement qu’on a même pu voir son nez de près.

On a marché pendant deux ou trois heures en passant par un point de vue à quelques centaines de mètres d’altitude avant d’atteindre une plage de l’autre côté de l’île. On nous avait conseillé d’y être à marée basse mais on s’est aperçu que ce n’était pas une bonne idée du tout. Non seulement le corail se trouvait hors de l’eau, mais, en plus, il n’y avait aucun passage qui permette d’aller nager de l’autre côté du récif. Les seules solutions pour « snorkeler » là étaient d’attendre que la marée remonte pour pouvoir nager au-dessus du récif ou d’y arriver par la mer, en bateau. On était venu par la terre et on ne pouvait pas attendre assez longtemps. On était très déçu… Lucie, surtout, ne voulait pas avoir fait tout ce chemin pour rien, avec un sac à dos alourdi par les masques, le tubas, les palmes et sa pesante combinaison. La marée n’avait pas tout-à-fait fini de descendre alors elle a longé la mer en essayant de ne pas glisser sur les rochers et de ne pas se blesser sur les coquillages. (On a découvert le premier jour à nos dépens qu’ils sont très coupants.) On avait emporté une trousse de secours mais une gamelle à cet endroit n’aurait pas été pratique du tout… Bref, ça s’est très bien passé. Elle a pu marcher jusqu’à une petite avancée rocheuse au bord d’un trou d’eau assez profond pour nager. Après une petite virée dans l’eau, elle nous a fait signe qu’il y avait un peu de courant mais que ça valait le coup d’oeil. Je suis donc allée la rejoindre avec Chris. On a été nettement moins chanceux qu’elle sur les rochers : sans semelles en caoutchouc, je n’arrêtais pas de glisser. Quant à Chris, il s’est pas mal écorché sur les coquillages… On a plongé avec Lucie et on n’a pas regretté nos efforts. Chris pense même avoir vu un petit requin ! Mais on n’a pas pu le vérifier parce que Lucie filmait à ce moment-là et qu’elle regardait dans une autre direction. En fait, il n’y avait pas tant de courant que ça mais les vagues qui submergeaient les rochers rendaient la sortie un peu difficile. Surtout pour moi. J’ai commencé à me sécher au soleil pendant que Lucie déplaçait (avec bien du mal !) ses affaires et celles de Chris pour les mettre à l’abri de la marée qui commençait déjà à remonter. Elle essayait aussi de faire signe à Chris qu’il était temps de repartir mais il ne remarquait rien du tout, trop occupé à nager au-dessus des poissons. Le retour a été très long et bien difficile. On l’a fini au clair de lune, en envoyant Lucie devant pour nous ouvrir la voie au milieu des toiles d’araignées. Elle en a mangé plusieurs… (des toiles)

Papa, maman et bébé Némo !

Papa, maman et bébé Némo !

Les jours suivants, Chris et Lucie travaillaient le matin, se cachaient du soleil en début d’après-midi puis allaient nager au-dessus du corail un peu plus tard et revenaient au coucher du soleil. On n’a pas vu d’autre tortue ni même de requin mais Lucie a eu la grande fierté d’observer une petite famille de poissons clowns. Il n’y avait plus grand chose à faire dans la maison alors Chris et Lucie ont eu de petites tâches variées comme passer l’aspirateur, plier le linge, ré-organiser une petite zone de stockage (débarras en plein air ?) laver les vitres… Lucie a aussi eu pour mission de réaliser la recette trouvée sur Internet d’un « french almond cake » (gâteau français aux amandes) mais avec de la noix de coco parce qu’il n’y avait plus de poudre d’amande et en remplaçant aussi deux ou trois ingrédients. Étonnamment, ça a été une belle réussite qui s’est faite manger très rapidement ! Devant ce succès (et aussi parce qu’il n’y avait plus aucun autre travail à faire) elle s’est lancée dans d’autres tentatives culinaires avec Chris. Ils ont fait des quiches dont il est resté très peu de miettes et une pâtisserie audacieuse qu’ils ne veulent pas re-tenter : des fondants au chocolat… blanc ! Quand ils se sont aperçu que le seul « vrai » chocolat qu’il restait était fourré aux bonbons-gelée, ils se sont rabattus sur le chocolat blanc. Le résultat n’était pas mauvais et a beaucoup plu à nos hôtes mais ça n’avait vraiment rien d’un fondant… Même moi, je ne sentais pas le goût du chocolat !

Un oiseau bizarre qui venait tous les soirs

Un oiseau bizarre qui venait tous les soirs

On n’a passé qu’une semaine sur Great Keppel Island mais on a profité de chaque jour. Apprenant que Chris et Lucie aimaient le fossicking et qu’ils prévoyaient de passer par la zone de New England, Margaret leur a même présenté deux de ses amis passionnés de recherche d’or. Ils leur ont expliqué où aller, où creuser et comment séparer l’or du gravier. Lucie a tout noté. Après une dernière vraie douche qui a failli nous faire manquer le ferry, on a quitté cette île magnifique sur laquelle plusieurs dizaines de visiteurs venaient tout juste de débarquer. On a emporté avec nous plein de souvenirs incroyables, quantité de photos et des envies d’aller nager au-dessus d’autres poissons !

Coucher de soleil quotidien

Coucher de soleil quotidien

5 commentaires à Une semaine sur la Grande Barrière de Corail

  1. La Gélinotte, le 07/11/2013 07:34:06 +10:00

    bien bien bien

  2. vernel, le 07/11/2013 08:10:28 +10:00

    tres bien bravo

  3. marie-Jeanne, le 07/11/2013 08:28:42 +10:00

    félicitations pour la vidéo de l’échidné

  4. val, le 07/11/2013 19:57:37 +10:00

    Toujours aussi intéressante de lire vos commentaires nous espérons vous voir bientôt gros bisous

  5. La Gélinotte, le 08/11/2013 03:59:25 +10:00

    on dirait que les commentaires sont toujours à l’heure Australienne …