Interview : 3 mois après le retour

Posté par le 2 février 2014
Saladolar à la bibliothèque

Chris, Lucie, vous êtes revenus en France depuis maintenant trois mois ; il y a quelques questions que nos lecteurs et moi-même aimerions vous poser… Comme en avril dernier, je vous ai préparé une interview. Je voudrais recueillir vos impressions, faire le bilan du voyage, que vous me parliez de votre nouveau quotidien, revenir sur vos objectifs et connaître vos nouveaux projets !
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A Alice Spring, coups de soleil à midi, gla-gla pendant la nuit

Comment s’est passée votre réadaptation à la France ?

LUCIE : Ça a commencé à Singapour, dans l’aéroport. Ça parlait français partout autour de nous ! Moi, ce qui m’embêtait, c’était de comprendre ce que les gens disaient. Au moins, avec les autres langues, quand je n’ai pas envie d’entendre, il me suffit de ne pas écouter. Là, pas le choix, je comprenais tout instantanément. C’était pareil dans l’avion. Qu’est-ce que les Français sont bavards ! Heureusement, on a voyagé de nuit donc j’ai eu quelques heures pour me préparer à ce que ça redevienne mon quotidien. La gastronomie… Miam ! Quel bonheur de goûter aux pâtisseries de chez nous ! Pour ce qui est du climat, j’ai aimé le changement : il faisait trop chaud et trop humide pour moi à Singapour alors je n’ai pas souffert de perdre une bonne trentaine de degrés ! J’ai eu l’impression de vivre le décalage horaire à l’envers puisque j’étais en avance plutôt que d’être en retard mais j’ai vite réappris à faire des grasses matinées. Mon habitude perturbée la plus longtemps, ça a été la conduite. Je n’ai pas de souci avec le code de la route mais tout est à l’envers dans ma voiture ! Je me suis très souvent cognée la main gauche dans la portière de la voiture en voulant attraper le levier de vitesse… Encore maintenant, il m’arrive parfois de déclencher les essuie-glace au lieu de mettre le clignotant et, de temps en temps, je m’approche de la voiture par le mauvais côté et j’ai l’impression, pendant un instant, que le volant a disparu. Ça fait bizarre !

CHRIS : Ma réadaptation s’est passée de façon assez étrange. Quasiment dès que j’ai mis le pied en France, j’ai eu l’impression que l’Australie, c’était très lointain, comme un rêve. Ce n’est pas facile à expliquer. C’était comme si j’étais parti que quelques jours plus tôt. Ça vient peut-être du fait que tout allait très vite en Australie et que nous n’avions pas vraiment le temps de nous poser, le temps a passé beaucoup plus vite. En tout cas, je suis content qu’on ait pris des photos et des vidéos pour justement se rappeler que tout ce qu’on a vécu s’est vraiment déroulé autre part que dans un simple rêve :-).
J’ai été content de revoir mes proches. J’ai aussi été content de retrouver les joies d’une bonne raclette dès le premier jour :-). Avoir une chambre à soi, ce n’est pas mal non plus et surtout avec de l’électricité, du chauffage et la possibilité de se laver quand on veut !
Ce qui a été un peu plus difficile, c’est le changement de temps. On avait quitté l’été pour arriver en hiver, avec des journées courtes et un ciel grisâtre. À notre arrivée en France, nous avons aussi retrouvé les euros mais j’avais tendance à encore parler en dollar. D’ailleurs, ça m’arrive encore de temps en temps… J’ai aussi eu la surprise de découvrir le nouveau billet de cinq euros… Le premier que j’ai eu en main, je croyais que c’était un faux !

La pizza de Lucie à Sydney avec une pâte pétrie par Lucie !

Appréciez-vous votre nouveau quotidien ?

CHRIS : Ça fait du bien de pouvoir reprendre un rythme un peu plus stable et de d’avoir du confort tous les jours. Mais bizarrement, je trouve beaucoup plus facile de s’habituer au confort qu’à l’inconfort. Les choses qui me manquaient sont très rapidement redevenues des choses normales.

LUCIE : On s’imaginait tous les deux qu’on aurait quelques mois pour se reposer de ce voyage au rythme effréné, reprendre nos repères, retrouver un rythme de vie régulier, vider nos bagages, ranger nos souvenirs et se mettre à jour de l’actualité française… Tranquillement… En fait, le temps est passé très vite et on n’a pas pu profiter d’une petite période de repos avant de reprendre notre ancienne vie. En moins de dix jours, on passait des entretiens d’embauche. Ensuite, on s’est occupé de toutes sortes de paperasses allant de l’assurance santé à l’abonnement de téléphone portable, on s’est efforcé de publier rapidement les articles qu’on n’avait pas eu le temps de publier quand nos journées d’octobre à Sydney et Singapour étaient trop remplies, on faisait des kilomètres et on perdait des journées pour visiter des logements, les fêtes de fin d’année sont arrivées puis, début janvier, on s’est replongé dans les cartons, on a emménagé et on a commencé à travailler. Pfff ! Ah, je n’ai pas répondu à la question… J’apprécie le confort de mon nouveau quotidien mais j’aurais aussi apprécié que les évènements se pressent un peu moins !

Le vent sculpte la route pour notre plus grand inconfort.

Êtes-vous nostalgique de l’Australie ?

LUCIE : Non. C’est un beau pays mais ce n’est pas chez moi. J’ai toujours considéré ce voyage comme une parenthèse. Elle s’est refermée au moment et de la façon qu’on avait prévus donc je ne me sens pas nostalgique. On a bien profité de notre voyage et je pense qu’on pourrait refaire en France la plupart des choses qu’on a apprises en Australie. Le décor ne serait pas le même, bien sûr, mais tout nos souvenirs resteront dans nos têtes. Pas de regret : on y est allé, on en est revenu, la vie continue !

CHRIS : Un peu de temps en temps. Ce n’était pas facile tous les jours et même très difficile de temps en temps mais c’était un rythme très différent de maintenant. On ne savait jamais sur quoi on allait tomber ensuite. En France, on a plus ou moins retrouver notre rythme d’avant notre départ. C’est plus calme. Ça a aussi ses avantages. Je trouve que ça manque un peu de kangourous, de perroquets et d’opossums par ici. Les animaux français se montrent moins que les animaux australiens.

En tenue de snorkeling

On a voyagé pendant 9 mois 1/2 et on a parcouru plus de 30000 km à travers 6 états. Quels ont été vos moments préférés ? Si c’était à refaire, changeriez-vous quelque chose ?

CHRIS : J’ai beaucoup aimé le woofing. On est mal tombé certaines fois mais les autres fois, ce sont de très bons souvenirs qui compensent largement nos mésaventures. Nos hôtes nous ont fait découvrir plein de choses, certainement bien plus que si on avait été de simples touristes. On a eu aussi une énorme chance de pouvoir découvrir l’exploitation d’une mine d’opale de l’intérieur et pouvoir trouver nos premières opales avec un peu de couleur.
Comme ça a dû se ressentir dans les quelques articles que j’ai écrits, j’ai adoré le fossicking. En plus de trouver quelques jolis cailloux, ça nous a fait découvrir des endroits vraiment agréables au milieu du « bush ». En parlant du bush, je garde un très bon souvenir des feux de camps au milieu de nulle part et de la piste. Je pense qu’on retrouvera difficilement cet atmosphère en France.
Dans les bons souvenirs, il y a aussi le snorkeling. C’est magique de nager tout près des poissons et des raies et ça l’a été encore plus quand j’ai nagé à côté d’une tortue pendant un bon petit moment :-).
On a eu de grosses galères, c’était même des fois très difficile, mais on a découvert tellement de choses que je ne regrette pas le choix de ce voyage. Si c’était à refaire, je ne m’obstinerais pas à chercher du boulot. Si ça vient tout seul ok mais sinon, je profiterais un maximum de tous les moments sur ce continent et j’essayerais de faire plus de woofing.

LUCIE : J’ai beaucoup aimé l’Oodnadatta Track. Le paysage n’arrêtait pas de changer, c’était une période où on n’avait pas de souci, on était dans le désert, on prenait notre temps, on s’arrêtait dans des endroits calmes et insolites pour la nuit et c’est aussi à ce moment-là que j’ai fait ma première photo de la Voie lactée. Trois jours et demi de bonheur dans un bel écrin puisque précédés par deux semaines extraordinaires dans un sanctuaire pour animaux et suivis par une semaine inoubliable avec un mineur d’opales.
Si c’était à refaire, je me préparerais autrement en essayant d’avoir des sources d’informations plus récentes et plus nombreuses pour avoir des avis différents. Je mettrais beaucoup moins d’espoir dans le travail rémunéré et beaucoup plus dans le travail chez l’habitant.

Lucie cueille des pommes en Tasmanie

Avec un peu de recul, quel est votre avis sur le Visa Vacances Travail, sur les Australiens et sur l’Australie ? Quel est votre bilan du voyage ? Allez-vous recommander cette aventure-expérience ?

LUCIE : Je retiens un bilan un peu mitigé parce que j’étais partie avec trop d’illusions. C’est une expérience très enrichissante mais les nombreux moments formidables sont entachés par quelques grosses déconvenues que je n’arrive pas encore à oublier. Le Visa Vacance Travail est victime de son succès, les Australiens sont très généreux mais pas tous, l’Australie est très belle mais ce n’est pas un El Dorado. Je ne recommande pas mais je ne dissuade pas non plus. Je pense que la pertinence de tenter l’aventure dépend beaucoup plus du projet de chacun que de la destination ou du type de visa choisi.

CHRIS : Pour moi, il y a deux Australie : celle des zones très peuplées et celles des zones très éloignées de tout. J’ai clairement préféré l’Australie reculée et ses habitants. Ils sont vraiment prêts à partager énormément de choses sans vraiment connaitre les gens. C’est un monde vraiment différent de ce qu’on peut voir en France et pour ça, ça vaut le coup de partir si loin.
Quant au visa vacance travail, j’aurais préféré un visa juste vacance… comme ça, je ne me serais pas posé de question… mais sans le coté « travail » de ce visa, je n’aurais peut-être jamais proposé à Lucie de partir au pays des kangourous. Donc en fait, même si pour nous le coté travail n’a été qu’une illusion, il aura quand même servi à prendre la décision de partir… donc tout compte fait, il n’est peut être pas si mal ce visa ;-).
Pour le dépaysement et la découverte d’un monde différent, je recommanderais ce visa mais si le but principal est de se faire de l’argent en fruit picking et juste voyager un peu, je pense qu’il faut bien réfléchir… Mes deux semaines de fruit picking m’ont largement suffi… on est bien souvent pas très bien traité par les employeurs… Je pense que si on a un boulot en France, il vaut mieux gagner de l’argent ici pour faire le voyage que de perdre du temps en Australie à chercher du boulot… Mais bon, ce n’est qu’un avis personnel basé sur mon expérience… je lis encore de nombreux témoignages qui vont dans le sens contraire…

A Savernake Station, même à l'ombre, on a parfois eu très chaud

Vous avez tout les deux été malades sur le retour. Quelles impressions on a d’être malade en avion et à l’étranger ?

CHRIS : Pas une très bonne impression… Le temps parait très très long dans un avion quand on est malade… surtout quand on a envie de dégobiller… qu’il y a la queue pour aller aux toilettes… qu’on a a réservé les sièges coté hublot donc qu’il faut demander à une autre personne pour passer… qu’on a justement besoin d’aller rapidement aux toilettes mais que comme par hasard, les plateaux-repas sont arrivés et donc que c’est encore plus difficile de sortir des sièges… Je pense que je me souviendrai longtemps de ce trajet Sydney Singapour qui m’a paru durer bien plus longtemps que 8 heures !
Et après, à l’arrivée, ce n’est pas fini… Il faut rejoindre l’auberge de jeunesse dans une ville que l’on ne connait pas, chargé comme un mulet, fatigué sans avoir mangé (ou plutôt sans avoir gardé le manger) depuis presque une journée… et tout ça, sous un climat chaud et humide. Le trajet m’a paru une éternité… Au bout de deux jours à être toujours malade, je me demandais si il faudrait aller voir le toubib mais quand on est dans un quartier où l’on voit les bouchers sur le marché couper de la viande sur des billots à l’air libre en chassant les oiseaux de la main… ce n’est pas très engageant…
On avait beau avoir une bonne assurance santé, c’est bien mieux de ne pas tomber malade :-).

LUCIE : C’est tout aussi pénible que d’être malade chez soi ! Sauf dans l’avion. Là, c’est carrément la misère !

"Moi aussi, je tiens sur une planche de surf !"

Dans notre interview du mois d’avril, je vous interrogeais sur les objectifs que vous vous étiez fixés avant votre départ. Sont-ils tous atteints maintenant ? Allez-vous continuer à travailler dessus ? Le voyage vous a-t-il apporté d’autres choses ?

CHRIS :
Je vais faire un point sur les différents objectifs que je m’étais fixés avant de partir
1. m’immerger dans un pays anglophone pour améliorer ma compréhension de l’anglais parlé
Bien que j’espérais plus pour cet objectif, je suis beaucoup plus à l’aise pour lire/écrire en anglais. J’ai encore du mal à l’oral mais si l’interlocuteur fait un effort pour bien parler et répéter de temps en temps, j’arrive à le comprendre et donc à dialoguer ce qui est le principal. Pour les films ce n’est toujours pas ça. A notre retour, on a passé un test d’Anglais reconnu dans le milieu professionnel pour essayer un peu d’évaluer notre progression. Ce test vaut ce qu’il vaut mais en tout cas, on a eu des scores très corrects pour mettre sur notre CV.
2. expérimenter un autre style de vie en pratiquant des activités manuelles et en exerçant des emplois saisonniers
Objectif atteint à 100%. J’ai vu, j’ai pratiqué et j’ai compris que les emplois dans la cueillette ne sont pas vraiment faits pour moi…
3. voir l’exotisme (kangourous, crocodiles, diables de Tasmanie, désert, été en janvier…) et l’insolite
Objectif atteint à 100% aussi. Je n’avais pas du tout imaginé dormir dans des trains à côté de dromadaires, m’occuper de perroquets, caresser des émeus, suivre un goanna dans la forêt tropicale, jouer avec des opossums en plein Melbourne, chercher différentes pierres plus ou moins précieuses…
5. avoir un contexte particulièrement intéressant pour la pratique de la photographie et du web
C’est plus mitigé sur ce point. Le web, ce n’est toujours pas trop mon truc. Pour la photo, on a manqué de temps et d’électricité.
Je pense que ce voyage m’a apporté beaucoup même si c’est difficile de mettre des mots dessus.

LUCIE :
Mes objectifs de départ, les voilà :
1. gérer un projet d’une certaine envergure de sa conception à sa mise en œuvre
Je suis très contente de ce qu’on a accompli. Ce n’était sans doute pas parfait mais j’en suis très fière, d’autant plus qu’on n’avait jamais fait ça avant. Je trouve qu’on s’en est très bien sorti et je pense que ça nous resservira d’une façon ou d’une autre.
2. enrichir mon expérience de vie par le voyage (autre mode de vie) et la découverte (faune, flore, climats, paysages et civilisations…)
Même réponse que pour la première interview : objectif atteint ! J’ai découvert et ré-appris des techniques pour vivre agréablement même avec peu de confort ; j’ai plus d’éléments de référence pour me forger des opinions, par exemple sur l’actualité ; je pense avoir plus d’assurance et de confiance en moi… La liste de ce que le voyage m’a apporté peut être très longue !
3. pratiquer la langue anglaise en immersion pour me perfectionner à l’oral
Comme promis, je vous tiens au courant. J’ai gagné un niveau sur l’échelle du référentiel européen : me voilà au niveau C1 ou « avancé » et j’ai maintenant le même score en compréhension orale qu’en compréhension écrite. Je n’arrive pas encore à comprendre les films américains sans sous-titre parce que les acteurs parlent trop vite pour moi mais j’ai su tenir des conversations en Australie dont certaines par téléphone. Au vu de mes progrès, je regrette de n’avoir pas parlé encore plus avec les Australiens !
4. élargir la palette de mes compétences, notamment en écriture, rédaction et photographie, grâce à une diversité de sujets originaux
Grâce à Saladolar, j’ai rédigé plein d’articles en abordant différents styles. C’était plutôt instructif ! Je n’ai pas pu consacrer beaucoup de temps à l’écriture, par contre. La photographie… j’en ai fait beaucoup mais je ne maîtrise pas encore toutes les fonctionnalités de l’appareil.
J’ai envie de continuer à faire tout ça. Pour ne pas oublier ce que j’ai appris voire même, avec un peu de chance, pour m’améliorer un peu.
Je suis sûre que ce voyage m’a apporté beaucoup d’autres choses dont je ne me rends pas compte. Je les découvrirai peut-être avec plus de recul.

Fossicking : Chris en plein travail avec la passette à pâtes

Vous avez expérimenté beaucoup de choses nouvelles. Avez-vous encore envie de prendre l’avion ? Voulez-vous acheter un 4×4, faire du fossisking, surfer et dormir dans une voiture en France ?

CHRIS : Je ne suis pas contre reprendre l’avion si je ne suis pas malade. Je ne tiens pas spécialement à acheter un 4×4… je me souviens encore trop bien des passages à la pompe où il fallait remplir le réservoir avec presque 80 litres d’essences pour faire seulement entre 500 et 600 kms… Une petite voiture, ce n’est pas si mal même si l’on ne peut pas faire de la piste avec (mais de toute façon, je me vois mal faire des centaines de kilomètres de piste en France). J’aimerais bien faire du fossicking ici mais il n’y a pas grand-chose à trouver en France. Quant à dormir en voiture, c’était une expérience intéressante qui me fait d’autant plus apprécier un vrai lit :-)… dormir à nouveau dans une voiture n’est pas à l’ordre du jour ;-).

LUCIE : L’avion me poserait beaucoup moins de problèmes s’il n’y avait pas les contrôles de sécurité… On me fait retirer ma veste polaire, on me fait enlever ma ceinture, je dois vider mes poches… J’ai vu d’autres passagers à pieds nus… C’est vraiment de mauvais moments. Je commence à savoir comment m’habiller et quoi répondre aux questions pour qu’on ne m’embête pas donc j’appréhenderais moins de devoir prendre un avion.
En France, on peut aller partout sans 4×4. Ici, je ne serai jamais à plusieurs centaines de kilomètres de la route bitumée la plus proche. On peut se déplacer à pied, à vélo, à cheval, parfois en ski ou en luge… Je n’ai pas envie d’un 4×4. Je ne crois pas qu’on puisse fossicker en France mais j’aimerais bien aller faire un tour du côté de Biarritz pour remonter sur une planche de surf ! Quant à dormir dans la voiture, ce n’est pas prévu non plus. Je préfèrerais une tente ou une petite caravane. Les hôtels et les gites ici coutent à peine plus voire moins cher que les campings en Australie. Pour moi, ce serait une tente si je reste plusieurs jours au même endroit et un gite si je ne suis que de passage. Ou peut-être une auberge de jeunesse. Pour nos futures vacances, on s’intéresse aussi beaucoup au helpx. Il y a des hôtes dans de nombreux pays à travers le monde. Dont la France.

Lequel des deux est le plus heureux ?

Etes-vous restés en contact avec des Australiens ? Voudriez-vous retourner en Australie un jour ?

LUCIE : On a rencontré beaucoup d’Australiens avec lesquels on s’est lié. Un peu après les avoir quittés, on leur envoyait une carte postale pour leur dire que la suite de notre voyage se passait bien. Certains nous répondaient par e-mail et on a continué à se donner des nouvelles. En novembre, quand on a eu de la neige, on leur a envoyé une photo. Au château de Rybyvale, Jenny nous a répondu par une photo de son thermomètre qui indiquait 48°C !

CHRIS : Comme dit Lucie, nous avons gardé quelques contacts avec certains de nos hôtes de woofing. C’est marrant de recevoir une photo d’un thermomètre à Rubyvale qui affiche 50°C alors qu’on est obligé de mettre un gros manteau en France. A Savernake Station, il a aussi fait très chaud et les goannas qui cherchaient désespérément de la nourriture ont mangé toutes les poules de nos hôtes. J’aime bien recevoir des nouvelles même si maintenant, ça me parait un peu surréaliste malgré ce qu’on a vu en Australie. Vous arrivez à vous imaginer des énormes lézards qui mangent des poules sous vos yeux ? J’aimerais bien retourner en Australie un jour pour revoir certaines personnes ou pour retrouver l’ambiance de la piste, des soirées au feu de camps au milieu de nulle part, du fossicking… Mais bon, l’avion n’est pas donné et vu le temps de trajet plus le temps de se remettre du décalage horaire, il faut partir au moins deux ou trois semaines ce qui n’est pas forcément évident… mais… why not :-) ?

Un grenat trouvé par Lucie

Qu’est-ce que vous avez fait de vos souvenirs ? Vos colis sont-ils bien tous arrivés ?

CHRIS : Tous les colis sont bien arrivés. Les derniers se sont offert une longue croisière par bateau pour arriver début janvier. On n’a pas encore eu/pris le temps de bien les ranger.

LUCIE : On a quelques idées pour mettre nos souvenirs en valeur mais on manque un peu de temps. En fait, je n’ai même pas encore vu toutes nos photos !

Lever de soleil sur le lac, quelque part entre la caravane et les bush toilet !

Vous avez retrouvé un travail rapidement en France. Comment est-ce que ça c’est passé ? Avez-vous l’impression que ce voyage en Australie sur votre CV y a contribué? Qu’est-ce que vous faites maintenant ?

LUCIE : Avant de partir en Australie, j’alternais des contrats de travail courts avec des périodes de chômage. Alors, quand j’ai reçu un e-mail en septembre d’un recruteur qui avait trouvé mon vieux CV sur Internet et cherchait quelqu’un pour un CDI, je lui ai demandé plus d’informations. De fil en aiguille, je me suis retrouvée à passer un entretien par Internet à onze heures du soir dans un bungalow à deux cent mètres d’une plage de la Grande Barrière de Corail, pour un emploi à Paris ! C’est finalement un autre candidat qui a eu le poste. Juste après notre retour, j’ai postulé à un autre emploi. J’ai passé un entretien trois jours plus tard et, fin novembre, je recevais une proposition d’embauche. J’ai signé le contrat en décembre et j’ai commencé en janvier. Maintenant, je travaille en CDI dans un laboratoire de physique des Ardennes. Sur la route, je vois des renards, des sangliers, des écureuils… J’adore ça ! J’ai eu une pensée pour les kangourous d’Australie en voyant un blaireau écrasé sur la route. Chaque jour, je lis et je rédige des documents en anglais et on attend de moi que je sois autonome et débrouillarde dans mon travail. Je n’ai pas posé la question mais je pense que le voyage m’a aidée à obtenir cet emploi.

CHRIS : Ca s’est passé trop vite… de la faute à Lucie qui s’est mise à postuler trop rapidement et qui du coup m’a donné mauvaise conscience de ne pas en faire autant… J’ai envoyé un CV le 5 novembre au matin (oui, oui, moins d’une semaine après notre retour…). En début d’après-midi, j’étais convoqué pour un entretien et après, tout s’est enchainé… J’ai quand même réussi à repousser mon retour dans le monde du travail après les fêtes de fin d’année… Je n’ai pas l’impression que l’Australie a joué en ma faveur mais ça n’a pas non plus été un poids lors de mes entretiens. Mes interlocuteurs ont bien compris les motivations de ce voyage.
Donc après avoir quitté Lille pour partir en Australie, j’y suis de retour depuis début janvier.
Et toi Saladolar, qu’est-ce que tu vas faire maintenant ?

SALADOLAR : Notre journal de voyage est terminé, je n’ai plus de chronique à publier sur notre blog. Comme je vous l’ai déjà dit, mes petits cousins Tartassuq et Caquassakunu me manquent beaucoup. Je ne les ai pas vus depuis 1 an 1/2 ; je n’ai aucune nouvelle d’eux et ils n’ont aucune nouvelle de moi. Je suis très impatient d’aller les retrouver. J’ai beaucoup de choses à leur raconter et je suis sûr qu’eux aussi ont des histoires pour moi. C’est aujourd’hui que je retourne dans ma belle forêt des Ardennes.

L' Saladolar avec ses cousins

Allez-vous continuer à faire vivre notre blog ?

LUCIE : Oui. J’ai envie de prendre ton relai, Saladolar, en publiant de nouveaux articles. J’y réfléchis avec Chris pour qu’il m’aide à réorganiser la présentation du blog. Les thèmes seraient touristiques (villes, faune, flore…) ou pratiques (trouver du travail, acheter une voiture, faire ses bagages, ouvrir un compte en banque…) ou encore liés à l’actualité en Australie.

Merci à tous ceux qui ont suivi notre blog pendant l’année écoulée. Ça a été un plaisir de lire vos commentaires et vos e-mails ! Notre journal de voyage est maintenant terminé mais nous allons continuer à lire vos réactions et à répondre à vos questions. Nous prévoyons aussi de poster de nouveaux billets sur des sujets variés que nous n’avons pas eu le temps de traiter quand nous étions pris dans le tourbillon du voyage.

8 commentaires à Interview : 3 mois après le retour

  1. marie-Jeanne, le 03/02/2014 06:36:42 +10:00

    Un grand merci à vous trois : c’était très généreux de votre part d’avoir pris tout ce temps pour rédiger ce blog. Nous avons ainsi pu profiter de votre aventure, nous avons appris beaucoup de choses sur l’Australie. C’était très enrichissant pour nous aussi.
    Personnellement, j’ai l’impression d’avoir vécu cette aventure avec vous…par procuration :-)

  2. Damien, le 03/02/2014 20:22:51 +10:00

    Les voyages forment la jeunesse … à tous les ages ;)
    Félicitation à vous d’avoir mené ce périple. Il est toujours difficile de se lancer dans l’inconnue, mais les souvenirs et les dévelopements de soi n’en sont que plus grands.
    @bientôt pour raconter tout cela ?
    Damien

  3. christine, le 27/02/2014 21:28:51 +10:00

    encore un grand merci de nous avoir fait partager votre voyage!!!!
    beaucoup n’auraient pas oser le faire!! partir comme cela à l’aventure encore bravo
    vous vous en souviendrez longtemps!!!
    seriez vous pret à recommencer ce genre de périple dans un autre pays???
    ps:vous pouvez relacher « saladolar » la chasse est fermée!!!mdr

    1. Chris, le 02/03/2014 22:11:06 +10:00

      Partir deux ou trois semaine dans un autre pays, pourquoi pas… mais avec plus de confort !
      C’est sûr qu’on s’en souviendra longtemps de ce voyage :-).

  4. Lucie, le 01/03/2014 20:20:01 +10:00

    Merci ! :-)
    Même si on ne regrette pas notre décision, partir aussi longtemps a quelques inconvénients… Par exemple, malgré qu’on ait bien étiqueté nos cartons avant notre départ, il y a encore certaines choses qu’on n’a pas encore retrouvées. Alors, non, on n’est pas prêts à recommencer ce genre de périple dans un autre pays. Repartir, pourquoi pas, mais pas en laissant tout derrière nous. On n’est rentré que depuis quatre mois, on a tous les deux commencé un nouveau travail… Nos projets sont en France pour l’instant.
    Saladolar était pressé de retrouver les bois et ses congénères. On était un peu inquiet pour lui à cause de la chasse mais il nous a assuré qu’il saurait éviter le danger. Il nous a quittés il y a quatre semaines. Il se préoccupe plus de la route : si vous voyez traverser devant vous un sanglier qui bondit comme un kangourou, s’il vous plait, ralentissez ! ;-)

  5. Michelle, le 25/03/2014 06:29:09 +10:00

    Oh que oui, il en faut du courage pour partir si loin à l’aventure même si vous aviez bien planifié votre voyage. Vous nous avez offert un merveilleux reportage, des paysages inoubliables, des jeux auxquels nous avons tous participés avec humour, seulement nous, nous étions bien calés dans notre fauteuil avec tout notre petit confort.
    Nous avons tous pensé très fort à vous qui, pour nous offrir de belles lectures, avez bravé bien des situations plus ou moins plaisantes, la chaleur, le froid, les bêtes, des problèmes de santé, les avaries, du travail plus ou moins bien récompensé, des gens sympas et d’autres franchement détestables.
    Vous voici de nouveau en France, et heureux de fouler à nouveau le sol Ardennais. Ce voyage vous a certainement apporté quelque chose, mais c’est vrai que nous sommes bien dans notre pays.
    Je n’oublie pas notre Saladolardinou, qui à l’heure actuelle doit galoper en bonne compagnie dans les bois avec ses congénères, et qui j’en suis sure à été lui aussi ravi de retrouver légendaire forêt.
    Un grand merci à Chris, Lucie, Saladolar pour tout ce que vous nous avez fait partager et surtout avoir pris sur votre temps pour nous décrire votre périple. Je vous souhaite beaucoup de bonnes choses à venir, et promis si je vois quelque chose sauter sur la route je lève le pied. Bisous à vous